Les programmes d’exportation d’hydrogène vert élaborés par le Maroc, l’Algérie et l’Égypte ne sont pas économiquement viables. C’est ce que révèle une étude réalisée par le think tank néerlandais Transnational Institute et l’Observatoire de l’Europe industrielle (Corporate Europe Observatory /CEO), un centre de recherche basé à Bruxelles.
Intitulée « Assessing EU Plans to Import Hydrogen from North Africa » (Evaluation des projets de l’UE visant à importer de l’hydrogène d’Afrique du Nord), cette étude souligne que « les projets d’exportation d’hydrogène du Maroc, de l’Algérie et de l’Égypte — les trois nations d’Afrique du Nord qui prévoient de développer des filières locales d’hydrogène vert — sont potentiellement non viables économiquement ». Pour les auteurs de l’étude, « utiliser de l’électricité renouvelable (solaire et éolienne) au niveau local et la partager avec les pays voisins d’Afrique et éventuellement du Moyen-Orient par le biais d’interconnexions serait une option beaucoup plus efficace que de tenter de créer un marché d’exportation pour des produits chimiques très coûteux ».
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Selon eux, il est peu logique que ces trois pays du Maghreb utilisent leur électricité renouvelable pour fabriquer de l’hydrogène et des produits à base d’hydrogène, puis les expédient en Europe en perdant beaucoup d’énergie, afin que l’UE puisse réaliser des réductions d’émissions climatiques. Pour étayer leur argument, ils rappellent que l’écrasante majorité de l’électricité du Maroc provient du charbon. L’Algérie tire près de 100 % de son électricité du gaz naturel, tandis que plus de 90 % de celle de l’Égypte est produite à partir du pétrole et du gaz.