Une action d’étiquetage a été lancée le vendredi 2 juin 2023 par les producteurs de tomates d’Ille-et-Vilaine et la FDSEA 35, pour dénoncer les tomates importées du Maroc.
Encouragés par le succès remporté par les enseignes étrangères et séduits par la rentabilité du secteur, les investisseurs marocains optent de plus en plus pour la franchise en développant leurs propres concepts.
Découvrant par cette nouvelle expérience l’étendue des profits que peut leur offrir ce secteur, ils sont même allés plus loin en exportant leurs enseignes. L’engouement pour les premières enseignes installées a encouragé plusieurs groupes marocains à investir à tour de bras dans le secteur, en créant des labels marocains ou via l’acquisition de diverses cartes étrangères.
C’est ce que révèle une nouvelle étude sur le secteur de la franchise réalisée par le Centre d’intelligence économique de BMCE Bank. Actuellement, on compte plus de 50 franchiseurs marocains qui opèrent notamment dans les secteurs de l’habillement, de l’ameublement et de la téléphonie, selon l’étude. Si les franchises marocaines ne représentent que 14% de l’ensemble des enseignes implantées au Maroc (contre 47% pour la France par exemple), elles disposent d’un nombre important de points de vente, soit 1160 magasins. Ce qui s’explique, selon les auteurs de l’étude, essentiellement par deux raisons.
Premièrement, les franchiseurs marocains sont plus accessibles, puisqu’ils réclament moins de fonds. Deuxièmement, ajoutent-ils, le franchisé d’une enseigne nationale s’approvisionne directement de chez le franchiseur et n’est concerné ni par le paiement des droits de douane ni par le manque de plates-formes logistiques de distribution et de stockage « qui constituent un lourd fardeau pour l’investisseur ». Cette tendance devra s’accentuer dans les années à venir, comme le laisse entrevoir les projets en pipe des différents acteurs locaux qui manifestent ainsi un intérêt renouvelé à ce secteur.
« L’évolution des habitudes de consommation dans les différentes villes du Royaume encourage de nombreux réseaux à s’implanter dans plusieurs sites, profiter des dernières politiques d’aménagement du territoire et atteindre différentes catégories socioprofessionnelles », a relevé l’étude. Ce qui se traduit par des plans de développement ambitieux aussi bien pour les détenteurs de marques étrangères que pour les labels purement marocains. Il en est ainsi, par exemple, en ce qui concerne la première catégorie, du projet d’expansion de Nesk investment qui s’élèverait à 365 millions DH pour les quatre années à venir. De même, le groupe Aksal prévoit d’ouvrir deux magasins "Massimo Dutti" à Marrakech et à Rabat d’ici deux ans.
Pour les enseignes marocaines, on peut citer notamment le cas du groupe Marwa qui prévoit d’accélérer le rythme de son déploiement avec trois ouvertures par an. Il est à noter qu’à fin 2007, le groupe dispose de 13 points de vente. Autre exemple, le groupe Saham compte investir 30 millions DH d’ici 2010 pour développer son enseigne Ego et 40 millions DH pour l’autre enseigne Via Seta sur la même période. Objectif : 280 magasins pour les deux enseignes à la fin de l’année en cours.
Après cette bonne entame du marché national et parallèlement à leurs projets de développement, les enseignes marocaines essaient de relever un nouveau défi : il s’agit de “s’exporter’’ pour tenter leurs chances au-delà des frontières. « Les réseaux d’origine marocaine, ayant atteint une bonne assise financière et un degré de maturation suffisant, sont appelés à exporter leurs concepts afin d’acquérir une plus grande notoriété », ont relevé les auteurs de l’étude en question.
Certains franchiseurs marocains ont déjà franchi le pas en implantant leurs enseignes à l’étranger. Il s’agit par exemple d’Océane qui a été implantée en Tunisie, Benson Shoes (Bruxelles et Abidjan), Pralinor (Chine) et Sakanid (Algérie). D’autres comptent leur emboîter le pas, comme Marwa qui s’expatriera en Espagne. Par ailleurs, selon cette étude, la franchise marocaine a de beaux jours devant elle. Elle pourra, précise-t-on, se développer davantage en profitant d’un contexte favorable, marqué notamment par le lancement du plan d’Emergence pour le commerce intérieur « Rawaj 2020 ».
De même, une série de facilitations et d’incitations à l’égard des opérateurs du secteur, avec le concours de la Douane et l’Office des changes, est en cours. Toutefois, l’étude relève que le développement du secteur fait face à quelques contraintes.
Il s’agit notamment du foncier et la pratique du "noir" qui « constituent une sérieuse entrave au développement de la franchise au Maroc », selon les responsables du Centre d’intelligence économique de BMCE Bank qui nous ont présenté cette étude. Selon eux, cette rubrique peut représenter jusqu’à 80% du coût de l’investissement.
Un secteur rentable
A l’exception de la téléphonie, les différents segments affichent une intensité capitalistique relativement importante. Les entreprises du secteur “habillement’’ se distinguent, selon l’analyse financière du secteur réalisée dans le cadre de cette même étude, par la croissance la plus marquée de l’intensité capitalistique en s’établissant à 42,2% en 2006, contre 20,7% en 2004.
Autre constat : les opérateurs dans la franchise dégagent des revenus satisfaisants. En effet, explique-t-on, le chiffre d’affaires moyen des branches composant l’échantillon étudié a connu globalement une évolution positive sur les trois dernières années. Les taux de croissance du chiffre d’affaires des filières "consommation et alimentation" et "habillement" se sont respectivement hissés de 93,5% et 50,1% en 2006 par rapport à 2004.
Source : Le Matin - Lahcen Oudoud
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