L’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) du Maroc a signé le mois dernier un accord avec une société israélienne pour rechercher du pétrole et du gaz dans les eaux du Sahara, au sud des îles Canaries, entre Dakhla et la frontière avec la Mauritanie.
Ce n’est pas la première fois que le Maroc explore dans les eaux du Sahara. Entre décembre 2014 et février 2015, la société américaine Kosmos Energy a mené des travaux d’exploration à Boujdour Offshore, à quelque 200 kilomètres au sud des îles Canaries. Parallèlement, l’entreprise Repsol explorait à l’est de Fuerteventura et Lanzarote. Mais le résultat était le même : la quantité de pétrole trouvée était insuffisante pour lancer une exploitation commerciale.
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Ces explorations commanditées par le Maroc dans les eaux du Sahara, avaient été dénoncées par le Front Polisario, alertant sur une tentative d’« occupation illégale » du Sahara par le royaume. Elles ont aussi suscité de vives réactions aux Canaries. Anselmo Fariña, professeur et membre de l’Association canarienne d’amitié avec le peuple sahraoui, considère que les explorations que l’ONHYM a convenu avec Ratio Petroleum sont « illégales », car le Maroc « n’a pas de souveraineté sur ces eaux appartenant à la République arabe sahraouie démocratique ».
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Pour Fernando Ríos Rull, professeur au Département de droit constitutionnel, de science politique et de philosophie du droit de l’Université de La Laguna, le Maroc n’a aucune souveraineté sur ces eaux. En témoigne l’annulation, par le Tribunal de l’Union européenne, de l’accord de pêche incluant le Sahara. En choisissant d’explorer le Sahara, le Maroc « essaie de forcer une reconnaissance de sa souveraineté sur ce territoire, comme l’ont fait les États-Unis sous Trump », note Fariña.
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« D’un point de vue environnemental, cette exploration nuit aux îles Canaries », ajoute par ailleurs Ríos Rull, qui annonce que le Maroc a renouvelé son accord avec la société italienne Ente Nazionale Idrocarburi (ENI) pour réaliser des forages pétroliers à Tarfaya Offshore block Shallow, entre la région d’Agadir et le Sahara. « Les îles Canaries ne seraient pas prêtes à faire face à une marée noire et encore moins en provenance d’un pays tiers », indique-t-il.