Outre les accusations portées contre le Maroc suite à l’éclatement du scandale de corruption qui secoue le Parlement européen, des eurodéputés ont adopté le 19 janvier une résolution relevant la détérioration des droits de l’homme au royaume. Le 23 janvier, le Parlement marocain riposte : il adopte une résolution qui prévoit, entre autres, de soumettre ses relations avec le Parlement européen à une « évaluation approfondie ».
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Le Parlement européen prépare d’autres actions visant le Maroc. Une réunion de la conférence des présidents de l’Assemblée de Strasbourg, qui réunit les chefs de file des différents groupes politiques de l’institution européenne, devrait se tenir le 9 février prochain. La rencontre devrait accoucher d’une décision : la conférence sera amenée à se prononcer sur la demande d’une trentaine d’eurodéputés qui souhaitent que les représentants des intérêts marocains n’aient plus accès aux locaux du Parlement européen, rapporte Le Figaro. Une décision déjà appliquée aux représentants des intérêts qatariens.
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Lahcen Haddad, coprésident de la Commission mixte UE-Maroc se désole de cette situation. « Je ne crois pas que le Parlement européen soit fait pour donner des leçons à travers le monde. Il est fait pour gérer les affaires des Européens. Nous avons dépassé ce moment où les Européens donnent des leçons aux gens du Sud. Il faut respecter nos institutions », déclare-t-il, dénonçant par ailleurs un « acharnement » contre le Maroc. « On ne comprend pas cet acharnement, surtout de la part de nos amis français, avec lesquels nous partageons tant de choses », souligne-t-il, faisant ainsi référence au groupe des libéraux (Renew), présidé par l’eurodéputé macroniste Stéphane Séjourné, qui a largement soutenu la résolution.
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Selon une autre source, le rapprochement opéré depuis l’été entre la France et l’Algérie expliquerait ces agissements. « Les dégâts dans la relation franco-marocaine sont déjà faits. Le président Macron est allé en Algérie en août. En octobre, il a envoyé Élisabeth Borne et 15 ministres sur place. Le général Saïd Chengriha était à Paris mardi. Et Renew a voté massivement cette résolution du Parlement européen. Ça fait vraiment beaucoup », énumère cette source.