Les prix à la consommation ont affiché une légère baisse de 0,3%, selon les derniers chiffres dévoilés par le Haut Commissariat au Plan (HCP).
L’étude que le Haut-commissariat au plan vient de publier sur le thème des MRE apporte d’importants éclairages sur le profil de la diaspora marocaine à l’étranger. D’abord, l’enquête effectuée en 2005 révèle que les Marocains résidant à l’étranger (MRE) chefs de ménage sont à 94,1% d’hommes, contre 5,9% seulement de femmes. Mais la répartition par sexe de l’ensemble des MRE, y compris les membres du ménage, fait ressortir une certaine tendance à la parité hommes/femmes (54,6% pour les hommes et 45,4% pour les femmes).
La communauté marocaine à l’étranger connaîtra davantage de mixité en raison de la féminisation croissante de la population active. Autre caractéristique des MRE, l’âge moyen à l’émigration a tendance à s’élever. De 20 ans dans les années 60, et 23 ans dans les années 80, il est passé à 28 ans dans les années 2000. Selon l’enquête, 63,7% s’étaient installés à l’étranger il y a au moins 15 ans, 36,2% résidaient à l’étranger il y a moins de 15 ans et 25% environ sont d’immigration récente : moins de 5 ans.
L’étude relève aussi que 85,6% des chefs de ménage migrants sont mariés au moment de l’enquête, 11,4% sont célibataires, 2,2% sont des divorcés et 0,8% sont des veufs. Plus de 10% des MRE ne vivent pas avec leur conjoint. En ce qui concerne le niveau d’instruction des MRE, l’enquête révèle une nette évolution du niveau de scolarisation des MRE chefs de ménage. Le pourcentage des MRE qui n’ont aucun niveau scolaire s’établit à 17,7%, contre 19,8% qui ont un niveau universitaire.
Le sondage montre également une faible adéquation entre l’éducation et l’emploi : 42,4% des MRE. La nature de l’émigration dite de travail vers les pays d’Europe explique le faible taux de scolarisation de nos MRE. D’ailleurs, 70,3% ne bénéficient d’aucune action de formation professionnelle. Autre enseignement de cette étude : la majorité des enfants des MRE chefs de famille poursuivent leurs études au-delà de l’âge de 15 ans. Mais les parents MRE n’apprécient pas particulièrement les longues études de leurs enfants. Selon l’enquête, 57,1% des MRE de 15 ans et plus (74,6% d’hommes et seulement 34,7% de femmes) sont sur le marché du travail. En revanche, le chômage affecte plus les femmes (12,9%) que les hommes (6,5%).
L’insertion socioprofessionnelle des MRE est fonction de leur ancienneté dans le pays d’accueil. Ainsi, le taux d’activité des MRE est plus élevé chez ceux qui sont installés depuis au moins cinq ans (82%), sont nés au Maroc (62,5%) plutôt qu’à l’étranger (42,2%), et possèdent la nationalité marocaine (59%).
Questionnés sur les mesures d’encouragement dont ils souhaiteraient bénéficier, les MRE chefs de ménages mettent l’accent, en priorité, sur les démarches administratives (42,4% des déclarations), la facilitation de l’accès au crédit (18,5%), les incitatifs fiscaux (12,6%), la transparence et lutte contre la corruption (8,9%), l’accueil, l’orientation et le renseignement (6,0%), l’infrastructure (5,5%) et sur l’aide technique et technologique (1,5%).
32,7% des MRE actifs sans aucune qualification
Pour ce qui est du statut professionnel de l’ensemble des MRE, il convient de préciser que le salariat reste dominant chez 90% des MRE actifs. Les employeurs et les indépendants représentent à peine 9,4% des actifs (10,9% pour les hommes et 5% pour les femmes). A l’aune de la formation, l’insertion socioprofessionnelle des MRE souffre du handicap de la sous-qualification : 32,7% des MRE actifs n’ont aucune qualification, 15,9% sont des ouvriers spécialisés. Les ouvriers qualifiés, quant à eux, représentent 26,9%, tandis que les techniciens et les cadres constituent respectivement 8,5% et 9,3%.
Source : L’Economiste - Hassan El Arif
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