« C’est l’impression qu’a le gouvernement [espagnol], comme l’ont confirmé différentes sources consultées, qui justifie que la décision américaine n’est pas celle de Trump mais celle des États-Unis », écrit le journal espagnol, soulignant que de hauts responsables espagnols ne voient pas Joe Biden remettre en cause la décision prise par son prédécesseur. Les récentes déclarations de la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzales Laya semblent d’ailleurs conforter cette hypothèse.
Devant le Congrès espagnol des députés, elle a réaffirmé que la position de l’Espagne sur le Sahara occidental « n’a pas changé » et qu’elle est toujours basée sur la « centralité » du processus dirigé par l’ONU pour parvenir à une « solution politique durable et mutuellement acceptable » au différend territorial. Aussi, a-t-elle salué les « excellentes relations » entre le Maroc et l’Espagne, décrivant le royaume comme « un bon partenaire et ami ».
Selon les explications d’Arancha Gonzales Laya, les efforts de la diplomatie espagnole vis-à-vis du Sahara occidental visent à exhorter le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à nommer un nouvel envoyé personnel dans la région « dès que possible ». « Ce poste est vacant depuis 19 mois et nous nous efforçons de parvenir à un consensus sur la personne qui sera l’envoyé spécial des Nations Unies pour le Sahara occidental », a-t-elle déclaré.
Les déclarations de la cheffe de la diplomatie espagnole ont suscité la colère des députés espagnols qui soutiennent le Front Polisario. Ceux-ci accusent son département de tourner le dos aux Sahraouis. En réponse, Arancha Gonzales Laya a souligné que les droits de la « population sahraouie » sont soutenus par la coopération internationale. « Nous sommes un pays responsable qui respecte ses engagements », a-t-elle ajouté.