L’Espagne semble ne pas craindre le Maroc qui renforce et modernise son armée depuis quelques années et revendique les villes autonomes de Ceuta et Melilla, car elle estime que sa politique de défense est partie intégrante de celle de l’Union européenne et de l’OTAN.
À lire : Les drones turcs acquis par le Maroc font-ils peur à l’Espagne ?
Dans une interview accordée à Europa Press, la ministre de la Défense, Margarita Robles, réaffirme la souveraineté de l’Espagne sur Ceuta et Melilla et assure qu’elles sont « des territoires espagnols au même titre que n’importe quelle autre ville d’Espagne ». « Le Maroc mérite notre plus grand respect », a-t-elle déclaré, précisant que l’Espagne ne compte pas changer de stratégie de défense à Ceuta et Melilla face au réarmement du Maroc, pour la simple raison que sa politique de défense est inscrite dans celle de l’Union européenne et de l’OTAN.
À lire : L’Espagne craint les drones marocains
Robles ajoute que « le Maroc n’appartient ni à l’UE, ni à l’OTAN » alors que l’Espagne est membre de ces deux institutions et son armée participe à des missions avec les casques bleus des Nations Unies. La ministre a aussi rappelé le bref échange de 29 secondes que le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a eu avec le président des États-Unis, Joe Biden, en marge du dernier sommet de l’OTAN, annonçant que l’Espagne abritera le prochain sommet de l’organisation l’année prochaine. Ce qui, selon elle, sonne comme une « reconnaissance par tous les pays » du rôle de l’Espagne dans l’Alliance atlantique depuis 40 ans. « C’est la preuve que l’Espagne est un pays sérieux et fiable au niveau international », a-t-elle conclu.
À lire : La modernisation de l’armée marocaine fait-elle peur à l’Espagne ?
Le Maroc prévoit d’acquérir 22 hélicoptères d’attaque turcs d’une valeur de 1,3 milliard d’euros ainsi que 12 drones turcs pour surveiller les frontières de Ceuta et Melilla. Ces dernières années, le Maroc a déroulé son ambitieux programme de renforcement de son armée pour lequel il a consacré plus de 20 milliards de dollars, avait souligné le rapport intitulé « Le Maroc, le détroit de Gibraltar et la menace militaire contre l’Espagne » de l’Institut de la sécurité et de la culture.