Le Maroc teste ses drones turcs
Jeudi, le Maroc a procédé à un premier essai du drone Bayraktar TB2 d’origine turque qu’il a acheté en avril dernier. L’engin a été repéré, survolant le ciel de Laâyoune.
Le Maroc aurait acquis une bonne quinzaine de drones de combat turc, Bayraktar TB2, dont une partie pourrait être transférée sur la base militaire Al-Aroui près de Nador, à seulement 30 km de la frontière avec Melilla. Une telle proximité ferait-elle peur à l’Espagne ?
Le drone turc Bayraktar TB2 est un appareil puissant de dissuasion et de destruction massive. Il aurait permis à la Turquie d’exterminer plusieurs centaines de combattants et de civils kurdes en Syrie, ou de détruire les systèmes anti-aériens russes des forces rebelles du maréchal Haftar en Libye, ou encore de désarmer l’armée arménienne lors de la guerre du Haut-Karabakh en 2020. « Alors que les drones américains ou chinois chargent de grosses bombes, le TB2 tire de petites bombes guidées qui pèsent 20 kg », explique Jesús Manuel Pérez Triana, analyste militaire et auteur du blog Postmodern Wars, cité par El Mundo .
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Plusieurs pays comme le Maroc, l’Ukraine, le Pakistan ou encore la Pologne ont exprimé très tôt leur intérêt pour ce matériel militaire dont le rapport qualité-prix est convaincant. Le drone TB2, long de 12 mètres et capable de passer une journée entière dans les airs, est, selon Pérez Triana, « une solution à faible coût » à utiliser contre des groupes de guérilla dispersés, mais pas des foules.
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La nouvelle de l’acquisition de ces drones de dernière génération par le Maroc et leur transfert sur une base militaire proche de Melilla inquièterait-elle l’Espagne ? Pour Pérez Triana, « c’est quelque chose de délicat », d’autant que le commandement général de Ceuta et Melilla dispose d’un régiment d’artillerie mixte « basique et limité », comportant un groupe antiaérien avec un système suisse de 35 mm et le Mistral [système court de défense antiaérienne]. Cela ne fait pas le poids devant le TB2 qui selon l’expert, est très difficile à repérer sur les radars.
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À l’évidence, Al-Aroui est aussi proche de Melilla que de l’Algérie, fait observer Rachid el Younoussi, directeur du site Infotalqual qui estime que l’objectif poursuivi par le Maroc « est de devancer l’Algérie dans une bataille financière et militaire pour se positionner comme un leader africain ». Pour d’autres analystes, le Maroc aurait acquis ces drones pour mieux combattre le Front Polisario. « Nous les verrons probablement à l’aéroport de Laayoune. Je ne pense pas qu’ils vont circuler à Melilla », a rassuré Pérez Triana.
Aller plus loin
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