Le procès de Mohamed C. s’ouvre ce lundi. Il a été arrêté en novembre 2020 et est accusé d’un crime d’endoctrinement djihadiste. Dans l’acte d’accusation, le procureur indique que le prévenu avait « un rôle d’encadrement, de leadership » qu’il utilisait pour recruter des jeunes, notamment des migrants, fait savoir 20minutos.
En sa qualité d’imam et de président de l’Association culturelle islamique ASSAFWA, « il avait une forte influence sur les fidèles musulmans de la communauté de San Sébastien », précise le parquet, ajoutant qu’il profitait de cette casquette pour recruter et endoctriner les jeunes dans le radicalisme djihadiste. Il a été pris en flagrant délit, alors qu’il tentait d’endoctriner trois jeunes migrants marocains, pris en charge par le gouvernement basque.
À lire : Espagne : arrestation d’un Marocain pour endoctrinement et apologie du terrorisme
Mohamed C. obligeait ces jeunes à pratiquer des activités physiques (boxe, Kick-boxing, musculation) afin de les entraîner au Jihad, souligne le parquet qui rappelle que l’imam était aussi très actif sur ses deux profils Facebook où il diffusait, depuis 2012, des contenus et comptait 10 000 amis. Le prévenu est proche d’Elmehdi Kacem Khoyi et Yassine EL Mehdi, condamnés pour avoir tenté de commettre un attentat à Paris en 2016 pour le premier. Il est également lié à un autre détenu au Maroc, arrêté pour avoir tenté de mener une attaque terroriste pendant la Semaine Sainte à Séville.
L’enquête ouverte par la police après son arrestation, a révélé qu’il était titulaire de 12 comptes bancaires. Fait surprenant, note le procureur, « compte tenu du faible pouvoir d’achat » du prévenu. En tout, il disposait de 111 586,26 euros sur ces comptes. Il s’était rendu en France et en Belgique pour récolter des fonds dans des mosquées radicales, et avait même lancé sur les réseaux sociaux des appels de fonds pour financer le Jihad. Il avait déjà été arrêté en 2012 pour des délits d’escroquerie, de falsification de documents, de fraude fiscale et blanchiment d’argent.