Le Maroc a recommencé à faire pression sur les deux villes autonomes, après avoir eu la confirmation de la Moncloa que l’Espagne n’allait pas lui transférer la gestion de l’espace aérien du Sahara, géré depuis des décennies par l’entreprise publique ENAIRE, rattachée au ministère espagnol des Transports. Après le changement de position sur le Sahara et le rétablissement des relations avec le Maroc qui en a découlé, la Moncloa a reconnu avoir engagé des pourparlers avec Rabat en vue d’une coordination de la gestion de cet espace pour plus de sécurité dans les connexions et la coopération technique.
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Mais le gouvernement espagnol aurait décidé de mettre fin à ces négociations en raison des élections anticipées du 23 juillet et de la fin de la législature, ont indiqué des sources diplomatiques à El Confidencial Digital, précisant que le gouvernement est conscient que l’Espagne est la puissance administrante du Sahara et qu’au regard du droit international, elle ne saurait donc disposer de son espace aérien comme il l’entend. Cet espace aérien appartient à la Région supérieure d’information de vol (FIR/UIR) du Centre de contrôle aérien des Canaries de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), en charge du contrôle du trafic aérien dans cette zone, souligne-t-on.
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Cette décision de l’Espagne bloque depuis quelques semaines les négociations en vue de l’ouverture des douanes commerciales à Ceuta et Melilla. De même, le Maroc a repris ses revendications sur les deux présides. Dans une récente correspondance à la Commission européenne, le Maroc qualifié les deux villes autonomes de « villes marocaines ». L’Espagne a fermement condamné ces propos dans une note verbale adressée à l’ambassade du Maroc à Madrid.