Le verdict est tombé mercredi 29 janvier 2025. Absent à son procès, Soufyène Mazouz a écopé d’une peine de quatre ans de prison ferme pour escroquerie. Il lui est reproché d’avoir détourné les dépôts de garantie, lors des transactions immobilières, au préjudice de vingt familles pour un montant total de 546 0000 euros. Outre la peine de prison, il a également été condamné à indemniser Nestenn à hauteur de 98 635 euros au titre du préjudice financier après la rupture du contrat de franchise et à payer une amende de 10 000 euros pour atteinte à l’image. Suivant les réquisitions de la procureure de la République, le tribunal correctionnel a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre du prévenu en fuite. « Il fait des allers-retours entre la France et le Maroc où habitent ses parents », avait confié en décembre dernier son avocat, avant d’expliquer que son client avait fui par crainte de représailles.
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Par ailleurs, un juge d’application des peines avait révoqué le sursis d’une peine de six mois de prison dans le cadre d’une condamnation pour violences conjugales. Soufyène avait entre-temps adressé une lettre au tribunal, expliquant avoir « sombré dans la dépression et subi des menaces de personnes. Cette situation m’a poussé à me cloîtrer chez moi. J’ai tout perdu, ma femme, mes enfants, ma maison… » Le parquet a saisi son pavillon de Beaumont-sur-Oise au titre des avoirs criminels. Une confiscation confirmée par le tribunal. Il lui est également interdit d’exercer la profession d’agent immobilier, rapporte la Gazette du Val d’Oise.
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L’affaire a éclaté en février 2023 suite à une alerte lancée par Damien et Marie, un couple de l’Oise. Ces derniers ont contacté leur tabellion les informant que leur séquestre de 32 000 € n’avait pas été versé. Ils ont également lancé un appel sur les réseaux sociaux, et découvrent qu’il y avait d’autres personnes qui se trouvent dans la même situation qu’eux. Un collectif sera alors mis en place par trente-cinq victimes. « À cause de lui, j’ai dû annuler la vente de la maison que je voulais acheter », confiait en novembre 2023 Sylvie, une Persanaise qui n’a jamais revu les 25 000 € de séquestre qu’elle avait versés à l’agent immobilier.
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Soufyène n’a pas agi tout seul. Le tribunal a également condamné ses complices, cinq individus, accusés de l’avoir aidé à blanchir les sommes détournées. Yob B., son beau-frère, considéré par les enquêteurs comme l’homme de main de l’escroc présumé, a écopé de douze mois de prison et d’une amende de 3 000 euros. Hugo B. s’est vu infliger une peine de dix mois aménageables et une amende de 1 000 euros. Il est accusé d’avoir blanchi 29 500 euros entre le 26 juin 2022 et 10 février 2023. Nicolas S. a, lui, écopé d’une peine de neuf mois avec sursis et d’une amende de 3 000 euros. Il est le patron du bar-tabac le Diplomate à Beaumont, où Soufyène Mazouz venait jouer plusieurs milliers d’euros par jour. Le tribunal a enfin condamné Yacine A. à six mois de prison avec sursis et une amende de 1 000 euros. Il avait vu transité sur son compte 42 950 euros. Outre les peines de prison, ces prévenus doivent également indemniser l’ensemble des parties civiles.