Les attaques racistes et xénophobes envers les Marocains en particulier se sont multipliées dans la région de Murcie. Le cas de Younes Bilal, le jeune marocain, victime de meurtre raciste en juin, a provoqué une série de manifestations anti-racisme organisées par diverses associations de défenses des droits des victimes d’attaques racistes dont Stop Racisme et Vivre sans racisme.
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« Le racisme existe depuis longtemps, mais les agressions racistes ont pris de l’ampleur en ces temps de crise », déplore Maria, qui réside en Espagne depuis plus de 14 ans. « Je dois toujours prouver que je ne suis pas une prostituée, un trafiquant de drogue », déclare-t-elle. Moustapha, un migrant de Murcie, a le sentiment que le racisme l’accompagne partout. « Même au poste de police, j’ai été mal traité et j’ai dû les dénoncer », confie-t-il. Selon lui, la situation des migrants s’est aggravée dans la région « à cause des discours xénophobes et des messages haineux diffusés par le parti d’extrême droite Vox ».
Marie considère par ailleurs que le racisme commence par l’éducation des plus jeunes. « On voit comment les parents disent à leurs enfants de ne pas se réunir avec tel ou tel enfant », fait-elle observer.
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Les agressions racistes affectent aussi la religion. Khadijatu, une habitante de Las Torres, dénonce ces actes. « Je suis musulmane. Le catholique et le musulman croient en Dieu. Mais chacun a sa façon de prier. Chaque personne doit avoir la liberté et la possibilité de se réunir dans un lieu pour pouvoir entrer en contact avec Dieu », explique-t-elle. « J’ai vu de mes propres yeux un cochon mort à la porte de la mosquée et avec des tags racistes sur la façade », se souvient Moustapha. « Les catholiques ont des églises, les musulmans veulent une mosquée pour prier, pas pour tuer des gens ou faire du bruit », a-t-il ajouté.