Le corps électoral marocain est évalué à environ 17 millions de personnes, la majorité légale étant fixée à 20 ans. La date butoir pour l’inscription sur les listes électorales a été repoussée du 16 au 26 juin pour permettre au plus grand nombre de citoyens d’accomplir cette formalité dans la perspective des élections législatives prévues le 25 septembre.
"Pour la première fois au Maroc, le gouvernement va pouvoir organiser des élections transparentes", a déclaré le Premier ministre socialiste Abderrhamnane Youssoufi qui dirige depuis février 1998 un gouvernement dit "d’alternance démocratique". Ce gouvernement de coalition est issu des élections législatives de novembre 1997, notoirement trafiquées par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Driss Basri, limogé par le roi Mohammed VI en novembre 1999.
Sous le thème "Transparence et Crédibilité", l’actuel ministre de l’Intérieur, Driss Jettou, a engagé une vaste campagne de communication dans la presse écrite, audiovisuelle et même par téléphonie mobile (messages SMS) invitant les Marocains "à prendre leur avenir en main" et à accomplir "un grand pas pour la démocratie".
Cette campagne, qui s’accompagne d’une généralisation en milieu rural de la délivrance et l’usage de la Carte nationale d’identité (CNI), a été confiée à l’agence de publicité française Klem-Euro-RSCG. Elle fait suite à la publication de plusieurs sondages soulignant la démobilisation du corps électoral et sa défiance vis-à-vis des principaux partis politiques marocains. Un sondage réalisé en mai sur 1.200 personnes par l’institut CSA-TMO rapportait ainsi que 81% des sondés se déclaraient "sans appartenance partisane".
Utilisant le mode du scrutin de liste à la proportionnelle, avec un représentation accrue des femmes en application d’un quota, ces élections sont la première consultation populaire depuis l’accession au trône en juillet 1999 du roi Mohammed VI.
Source : AP