La justice française s’intéresse de nouveau à Dominique Strauss-Kahn. Le parquet national financier a annoncé l’ouverture d’une enquête pour blanchiment d’argent aggravée après les révélations des « Pandora Papers », laquelle vise les activités de conseil exercées par l’ex-patron du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn depuis le Maroc, rapporte Le Monde. Selon une source judiciaire, le Service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF) qui est en charge de cette enquête a auditionné Dominique Strauss-Kahn sous le régime de la garde à vue à la fin de l’été.
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L’émission Cash Investigation avait diffusé en octobre 2021 une enquête consacrée aux activités et à la localisation de la société de l’ancien ministre socialiste, Dominique Strauss-Kahn reconverti dans le conseil aux entreprises et aux gouvernements. Il avait créé en septembre 2012 la société Parnasse basée dans le VIᵉ arrondissement de Paris. L’année suivante, il crée au Maroc la société de conseil Parnasse International et l’installe à Casablanca dans la zone franche Casablanca Finance City (CFC). Comme toute entreprise française basée dans cette zone, sa société est exonérée d’impôt sur les revenus pendant cinq ans.
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Parnasse International réalise des millions d’euros de bénéfices : 7,8 millions en 2014, 3,8 millions en 2016 et plus de 5 millions d’euros l’année suivante. À partir de la sixième année, les entreprises françaises doivent s’acquitter d’un impôt de 8,75 %, contre 30 % dans le reste du Maroc et 33,13 % en France au même moment. Après les cinq années d’exonération fiscale de la CFC, l’ancien directeur général du FMI transfère son entreprise de conseil dans une juridiction encore plus opaque aux Émirats arabes unis. Selon des documents confidentiels, il crée alors Parnasse Global Limited en avril 2018, aux Émirats arabes unis, un pays où il n’y a pas de registre public des entreprises. L’entreprise de DSK ne paie donc aucun impôt.
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« L’administration fiscale a demandé un rendez-vous à mon client et il ne s’est rien passé depuis », a déclaré Jean Veil, l’avocat de l’ancien ministre de l’Économie. Et d’ajouter : « J’en déduis que l’administration a été convaincue qu’effectivement il était un résident fiscal marocain. Pour moi, c’était un dossier qui était clos. Quand il vient à Paris, c’est moins de six mois, il n’a pas d’enfant à Paris, son travail n’est pas en France, je ne vois pas les éléments qui permettent de justifier le fait que sa fiscalité serait fautive ».