Jeudi 10 décembre, le gouvernement américain a signé un décret de reconnaissance de la marocanité du Sahara en annonçant que "le plan d’autonomie du Maroc est la seule option réaliste pour parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable au différend sur le Sahara occidental".
John Bolton, ancien secrétaire d’État américain et James Baker, ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump ont critiqué cette décision. Dans une tribune publiée vendredi dans le Washington Post, James Baker a qualifié cet accord de "recul stupéfiant par rapport aux principes du droit international et de la diplomatie". Il a dès lors invité le nouveau chef de l’État à "annuler cette action irréfléchie et cynique".
Fin connaisseur du dossier, James Baker, ex-envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, a félicité le président américain Donald Trump pour ses efforts visant à "réarranger l’échiquier au Moyen-Orient" en relançant les relations entre Israël et les pays arabes et musulmans. Il a par ailleurs déploré le fait que "les États-Unis ont imprudemment abandonné leurs principes pour quelque chose qui ne changera rien à la position de la communauté internationale et à la résolution du conflit". "Mélanger les accords d’Abraham avec le conflit du Sahara occidental, qui est clairement et sans équivoque une question d’autodétermination, ne renforcera ni n’élargira les accords", a rappelé M. Baker, relevant que la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara ne devrait pas influencer le rétablissement des relations entre Israël et le Maroc.
Informé de la prochaine vente d’un milliard de dollars de drones et d’armes à guidage de précision au Maroc par le gouvernement américain, le sénateur Jim Inhofe, président républicain de la commission sénatoriale des services armés, a dénoncé les actes "choquants et profondément décevants" de Trump. Le sénateur a promis d’œuvrer pour un retour à la norme.