
Hassan II et l’idée d’une confédération pour le Sahara
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M’hamed El Khalifa, ancien ministre et dirigeant istiqlalien, a révélé que le dahir connu sous le nom de « tout ce qui peut porter atteinte » aurait pu conduire le roi Hassan II à sa perte, soulignant que les Marocains ont énormément souffert des effets de ce dahir.
« Le roi Hassan II considérait l’abrogation de ce dahir comme un jour de fête pour les Marocains. Il a dit qu’il fallait célébrer ce jour, car ce dahir aurait pu conduire à une condamnation à mort du roi, comme Sa Majesté l’imaginait, si les choses s’étaient aggravées du côté de nos frères moudjahidines à Oujda, et compte tenu des accusations portées contre Hassan II, à savoir qu’il en était l’instigateur », a déclaré mardi El Khalifa, lors de la cérémonie de présentation de son nouveau livre intitulé « La voix forte du peuple au Parlement » à Casablanca.
L’abrogation de ce dahir, rappelle Al3omk, a permis la libération de tous les prisonniers politiques et le retour des exilés, a ajouté l’ancien dirigeant istiqlalien qui a également évoqué les actes préparatoires de la motion de censure présentée en 1990 par les partis du Bloc national (Istiqlal, Union socialiste des forces populaires, Parti du progrès et du socialisme, Organisation de l’action démocratique populaire), en vue de faire tomber le gouvernement d’Azzeddine Laraki. L’opposition avait décidé de « dévoiler ce qui était passé sous silence avec courage, noblesse et éthique », a-t-il affirmé, précisant qu’après le rejet de la motion de censure, le roi Hassan II avait convoqué les leaders Abderrahim Bouabid et M’Hamed Boucetta.
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« Vous avez présenté une motion de censure et j’ai reçu le message. Vous voulez une réforme politique, alors soumettez votre proposition », a déclaré feu Hassan II à cette séance. Faisant suite à ces échanges, les deux leaders ont rédigé en 1991 un mémorandum qui constitue le fondement de la Constitution de 1992 et de toutes les institutions constitutionnelles actuelles, y compris l’Institution du Médiateur, le Conseil national des droits de l’homme.
« Il n’est pas nécessaire aujourd’hui de revenir sur les événements autour de la Constitution de 1992, sur qui l’a approuvée ou qui l’a rejetée, mais il suffit de rappeler que cette Constitution, une fois rejetée par trois des partis du Bloc, n’a duré que quatre ans avant d’être remplacée par la Constitution de 1996 », a indiqué El Khalifa, ajoutant que « les étapes constitutionnelles du Maroc ont commencé avec les Constitutions de 1962, 1972 et 1976, avant que la réforme constitutionnelle ne s’arrête longtemps, jusqu’en 1992, puis la Constitution de 1996, qui est intervenue après des événements politiques importants. »
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