
Lentement mais sûrement, le Maroc fait un grand pas vers la concrétisation de son ambition d’accueillir 26 millions de visiteurs d’ici 2030, avec un objectif intermédiaire de 17,5 millions de touristes et la création de 200 000 emplois d’ici 2026.
« L’année 2008 se présente comme une année de consolidation des acquis ». C’est en ces termes que le ministère des Finances et de la Privatisation qualifie les tendances lourdes de l’économie en cette année. Une conclusion qui tombe à point nommé surtout après l’appel lancé par le gouverneur de Bank Al-Maghrib à « la capitalisation des progrès » et à une vigilance quant aux effets néfastes de « la triple crise mondiale : financière, énergétique et alimentaire ».
Soyons confiants. La dernière note de conjoncture à fin juin de la Direction des études et des prévisions financières est on ne peut plus claire : « L’activité économique nationale semble bien orientée en 2008, bénéficiant d’une campagne agricole globalement satisfaisante et de la poursuite du dynamisme des activités non agricoles ». Ainsi, « le taux de croissance du PIB devrait s’élever à 6,8% », pronostique l’étude. Un chiffre qui n’est pas très loin des 7% de croissance enregistrés à fin mars, selon les statistiques du HCP. C’est un chiffre qui rejoint également l’analyse du FMI qui parle d’un taux de croissance de 6,5% pour le Maroc au titre de l’année 2008.
Une chose est sûre, la croissance sera au rendez-vous et son taux devra se situer entre 6 et 7%. Dans un contexte de tension sociale, c’est pour le moins une très bonne nouvelle pour le gouvernement.
Engagé dans un processus de soutien de la consommation dont on ne peut prévoir l’issue à court terme, ce dernier a plus que jamais besoin de renflouer ses caisses. Un taux de croissance situé entre 6 et 7% signifie que les recettes fiscales devront continuer sur leur lancée des dernières années. Ainsi, le gouvernement El Fassi aura aussi les moyens de mener à terme les grands chantiers structurants pour le pays : la réforme de l’éducation, Emergence (notamment les cadeaux fiscaux et la formation), le plan Azur, le plan Vert pour l’agriculture, les grandes infrastructures (ports et TGV entre autres), etc.
La reprise de l’économie marocaine intervient pourtant dans un contexte international pas nécessairement favorable, plutôt contraignant. La croissance de l’économie mondiale connaît un ralentissement à 3,7% contre 4,9% un an auparavant. « Cette décélération toucherait beaucoup plus les pays développés (1,3% contre 2,7% en 2007) que les pays émergents et en développement (6,7% contre 7,9%) », note l’étude du département Mezouar. De plus, « le volume des échanges internationaux des biens progresseront de façon moins importante en 2008 à 5,9% contre 6,4% l’an passé ». Si l’économie marocaine s’en sort bien dans de telles conditions, c’est qu’elle est vraiment solide.
Source : L’Economiste - Nabil Taoufik
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