Le Maroc ne sait que faire de ses ressortissants en Syrie et en Irak
Ils sont près de 300 ressortissants marocains à se retrouver dans les camps dirigés par l’État islamique en Syrie et en Irak. Le Maroc suit leurs dossiers.
Le bureau exécutif de la Coordination nationale des familles des personnes bloquées en Syrie et en Irak a condamné fermement les traitements inhumains et dégradants subis par les femmes marocaines détenues dans le camp d’Al-Hol, au nord-est de la Syrie, exhortant les autorités marocaines à travailler pour leur rapatriement au Maroc dans les meilleurs délais.
Les Marocaines détenues depuis près de sept ans dans ce camp syrien manquent du minimum pour vivre dignement. Même l’eau leur est vendue, dénonce une source de la coordination sous anonymat, ajoutant que « les médicaments ne sont pas disponibles dans le camp, ce qui expose ses occupants à un danger permanent, sans parler de l’impossibilité d’obtenir une consultation médicale ». Et de s’interroger : Qu’a-t-on fait des dépouilles de celles qui sont décédées des suites du Covid-19 ou de la tuberculose ?
Dans une déclaration à Madar21, la même source explique que l’absence d’informations sur les lieux d’inhumation des Marocaines décédées dans ce camp, renforce les soupçons de trafic d’organes. De même, les Kurdes exigent d’elles des sommes importantes, allant jusqu’à 100 000 dirhams par personne, avant de leur permettre de consulter un médecin. « Ce sont des gangs kurdes qui facilitent ces opérations, et récemment cinq enfants, dont deux Marocains, ont quitté le camp et se trouvent maintenant en Turquie », renseigne la même source.
À lire : Les représentants des familles de Marocains bloqués en Syrie et Irak se mobilisent
Selon la coordination, le rapatriement des Marocaines détenues dans les camps en Syrie et en Irak ne devrait intervenir qu’après la Coupe du monde 2030. Une échéance jugée lointaine pour les familles de ces femmes qui ont adressé des lettres au ministère des Affaires étrangères, de la Justice et de l’Intérieur pour leur demander d’agir pour le retour de ces dernières. Sans succès. La coordination a mis en garde contre une aggravation de la situation dans les camps syriens et irakiens, invitant les autorités marocaines à jouer leur partition pour garantir les droits de ces Marocaines et de leurs enfants et faciliter leur retour et leur réinsertion sociale.
La coordination a en outre appelé la communauté internationale, les organisations des droits de l’homme et les Nations unies à prendre leurs responsabilités et à œuvrer pour la libération immédiate de ces détenues. Elle a également demandé la fourniture d’une aide urgente pour protéger les vies des détenues et de leurs enfants des effets des inondations qui ont affecté le camp d’Al-Hol et une mobilisation pour faciliter leur retour au Maroc, en toute sécurité et dignité.
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