Un parlementaire du parti de l’Istiqlal vient d’appeler Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération africaine, à agir pour combattre les attaques racistes répétées ciblant les Marocains résidant à l’étranger (MRE).
Attentats par explosifs visant des magasins, des appartements, des banques et des entreprises ainsi que des inscriptions racistes sur les murs des plus grandes villes corses, Bastia notamment. En tout, ce sont une trentaine d’actes racistes qui sont devenus le quotidien de la communauté maghrébine résidant en Corse.
Des chiffres annoncés par le parquet de Bastia et qui s’étendent sur les six premiers mois de cette année. Les Marocains de cette île française se trouvent en première ligne, a souligné le procureur général, Patrick Lalande. En effet, près d’une vingtaine de ces actes ont directement visé des locaux commerciaux ou habitations appartenant à des Marocains.
Ce climat de haine s’est trouvé alourdi par des menaces formulées à travers des inscriptions xénophobes sur les murs, comme celles découvertes à Bastia affirmant : « Arabi Fora » (Arabes dehors) ou encore par le biais de communiqués rendus publics par des groupuscules clandestins et envoyés à de nombreuses rédactions de journaux, d’agences de presse et de chaînes de télévision en Corse.
Celui de l’organisation Clandestini Corsi (Les Clandestins Corses), parvenu à France3-Corse, mais également aux locaux de l’AFP à Paris, revendiquant trois attentats commis en début du mois de juillet, en est la preuve. Le premier a ciblé une banque privée, la Waffa Banque, situé à Biguglia (Haute-Corse) et appartenant à une personne d’origine marocaine. Les deux autres ont visé une épicerie orientale à Bastia, ainsi qu’une pizzeria dans la banlieue de Bastia. « Ces actions ont un but bien précis : stopper l’immigration qui ronge l’île depuis trop d’années déjà (...), il est inadmissible que cette racaille s’enrichisse sur notre terre », peut-on lire dans ce communiqué. Les termes employés sont clairs et nets, quant à la motivation de ces organisations xénophobes qui ont insisté à maintes reprises qu’elles n’hésiteront pas à recourir au meurtre s’il le faut. « Nous sommes en droit de ne pas accepter ce type de population et les plus réticents seront éliminés physiquement », a précisé Clandestini Corsi dans son récent communiqué. Il est à signaler que cette organisation est apparue le 22 mars quand le groupe a revendiqué son premier attentat, l’explosion d’une petite charge dans un quartier de Bastia où résident de nombreuses familles maghrébines. Depuis, ce groupe a revendiqué sept attentats.
Cette recrudescence de la violence, qui dépasse le verbal, inquiète sérieusement les autorités judiciaires qui s’attendent à dépasser largement les chiffres enregistrés l’année dernière. En 2003, la Commission française consultative des droits de l’Homme avait recensé 56 actes racistes et xénophobes en Corse, contre 36 au plan national. Il y avait eu 39 attentats à l’explosif, neuf incendies, six dégradations et deux agressions.
Fadoua GHANNAM
Source : Aujourd’hui Le Maroc
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