Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...
Le Maroc s’illustre encore parmi les pays les plus corrompus. Il est classé 77ème dans le monde avec un petit 3,2 d’indice de perception de corruption tels que le dévoile le rapport annuel de Transparency International, rendu public le 20 octobre.
Faisant pale figure par rapport aux Emirats arabes Unis, à la Jordanie ou encore la Tunisie son rival de toujours, le Royaume se contente de jouer dans la même cour que l’Egypte, le Bénin ou la Turquie. Grosse surprise provenant de la Chine qui elle n’affiche pas un glorieux score. Avec un indice qui ne dépasse pas les 3,4 et une position peu enviable (71ème), la Chine a encore beaucoup de chemin à faire pour honorer la place qu’on lui attribue déjà sur l’échiquier mondial. Toujours est-il, c’est la place du Maroc et surtout sa dégringolade (le Royaume était 52ème en 2002 et 70ème en 2003) qui retient le plus l’attention et interpelle Transparency Maroc. Celle-ci appelle, une fois de plus, les pouvoirs publics et tous les acteurs concernés « pour s’engager d’urgence dans l’élaboration et la mise en place d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption », est-il indiqué auprès du bureau exécutif de Transparency Maroc. Pour ce faire, l’ONG propose un manifeste de 15 mesures de lutte contre la corruption, pour servir de base « de dialogue afin d’initier une dynamique et une mobilisation nationale contre le phénomène de la corruption ». Le tout, « avec une initiation rapide des réformes juridiques, institutionnelles et éducatives ». Bachir Rachdi, ancien directeur de Transparency Maroc pense qu’au-delà de la sanction morale du classement, celui-ci nuit gravement à l’investissement. « Si le Maroc n’arrive pas à redresser cette image de pays corrompu, nous atteindrons difficilement les objectifs fixés. Les investisseurs étrangers ne suivront pas tant que le climat des affaires n’est pas rassurant », s’indigne-t-il. Rachdi explique cette dégringolade par un recul de la lutte contre ce fléau. « L’historique du classement montre que le Maroc a pu en 2000 redresser la barre et gagner quelques places dans le classement. Ce qui était dû à un engagements ferme et sans équivoque de la part des pouvoirs publics et de la société civile pour lutter activement contre la corruption ».
L’économiste
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