Consulat de France : Rendez-vous à vendre !

25 mai 2007 - 19h09 - France - Ecrit par : L.A

Des fraudeurs prendraient des rendez-vous fictifs pour les revendre. Dans un communiqué publié sur son site internet, le consulat de France à Casablanca se plaint de ce qu’il a appelé « les pratiques indélicates » de certains utilisateurs de logiciels de prise de rendez-vous mis à la disposition des demandeurs de visa.

La même source indique que cette pratique consisterait à prendre une série de rendez-vous fictifs afin de constituer un stock disponible de réservations qui seraient ensuite revendus aux personnes pressées qui n’auraient pas pris de rendez-vous. Le même communiqué précise que cette pratique est passible des sanctions prévues dans les articles 607.5 et 607.6 du code pénal, ainsi que dans la loi 07-03 concernant les infractions relatives aux systèmes de traitement automatisé des données.

Ces sanctions peuvent aller jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 200.000 dirhams d’amende pour toute personne qui entrave ou fausse intentionnellement un système de traitement automatisé des données ou qui introduit frauduleusement des données dans un système de données automatisé ou détériore ou supprime des données que contient ledit système, note le communiqué. Pour finir, le consulat déclare qu’il n’hésitera pas à l’avenir à déposer plainte contre les auteurs de ces agissements.

Comment de telles pratiques sont-elles possibles ?

Pour obtenir un rendez-vous, le demandeur de visa doit fournir un certain nombre d’informations qui le concernent personnellement et dont aucune autre personne ne dispose. D’abord, il doit fournir son nom et son prénom.

Ensuite, fournir son numéro de passeport

A l’issue du processus de prise de rendez-vous est délivré un récépissé avec un code qu’il convient de présenter à l’entrée des locaux de la représentation française, faute de quoi le demandeur se voit interdire l’accès à l’enceinte du consulat. Le communiqué n’a fourni aucune information sur la manière dont ces pratiques qu’il dénonce peuvent se produire.

En revanche, ce qui est possible, c’est que les fraudeurs entrent dans le serveur et prennent des rendez-vous en introduisant des noms et prénoms fictifs, ainsi que des numéros de passeports inexistants. Résultat : retarder les rendez-vous pour les personnes véritablement désireuses d’en obtenir un. Pour ce qui est de la vente des rendez-vous, cela paraît en l’occurrence peu plausible, d’autant plus qu’aucune preuve tangible dans ce sens n’a été avancée.

Il est à signaler que ce système de rendez-vous via Internet vise à mettre fin aux files d’attente devant le consulat, ainsi qu’à gagner du temps. Le demandeur aura aussi la possibilité de choisir le jour et l’heure lui convenant parmi les possibilités offertes sur le site. Les rendez-vous fixés dans la tranche horaire allant de 8h30 à 14h30 peuvent être étalés jusqu’à 16h00 durant les périodes de rush.

Visa biométrique

Outre le rendez-vous par Internet, le consulat de France à Casablanca a également introduit le visa biométrique. La principale conséquence de la biométrie, c’est que les demandeurs de visa, sans exception, devront se présenter personnellement au consulat pour la prise d’empreintes". Cette mesure s’inscrit dans une politique mondiale de sécurisation des documents d’identité et de voyage.

En revanche, elle ne change rien à l’instruction des dossiers, qui resteront les mêmes, qu’il s’agisse de la motivation des refus ou des voies de recours.

Le Matin

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Ambassades et consulats - Visa - Fraude

Ces articles devraient vous intéresser :

Les autorités marocaines traquent les influenceurs

Les autorités compétentes marocaines traquent les influenceurs qui transfèrent leurs revenus en cryptomonnaie, notamment des Bitcoins, pour échapper au fisc et à l’Office des changes.

Maroc : l’Etat traque les fraudeurs

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a mis en garde les fraudeurs du Registre social unifié qui fournissent de fausses données aux services compétents afin de bénéficier de l’aide directe de 500 dirhams.

Maroc : vers une coupure massive des plateformes IPTV ?

Une opération menée jeudi par les forces de l’ordre italiennes, en collaboration avec leurs homologues chinois et avec le soutien d’Europol, a permis le démantèlement d’un réseau international de streaming illégal dont bénéficiaient 22 millions...

TVA : la fraude qui coûte très cher au Maroc

La fraude à la TVA coûte chaque année entre 1 et 1,2 milliard de dirhams à l’État, a révélé Younes Idrissi Kaitouni, le directeur général des Impôts (DGI), lors de la présentation de son plan stratégique pour la période 2024-2028.

Maroc : comment des consultants échappent à l’impôt

Au Maroc, des ingénieurs et autres consultants en informatique ont trouvé la formule pour échapper au fisc. Ils proposent de manière informelle leurs services aux grandes entreprises qui les paient via des intermédiaires.

Promoteurs immobiliers au Maroc : le fisc lance une opération coup de poing

La Direction générale des impôts (DGI) va lancer prochainement une vaste opération de contrôle et d’inspection visant les grandes entreprises et notamment les promoteurs immobiliers ayant eu recours à des pratiques frauduleuses pour bénéficier...

Immobilier au Maroc : l’Etat veut vous obliger à payer les taxes

L’administration des impôts a mis en place une nouvelle mesure pour lutter contre la fraude fiscale dans l’immobilier.

Détournement de 230 000 euros : le Maroc réclame l’extradition de son ex-agent consulaire

L’ancien agent consulaire marocain à Barcelone, Hamid Chraite, se trouve dans une situation délicate. Il est sous la menace d’une extradition au Maroc, une demande approuvée par le Parquet de l’Audience nationale.

Le Maroc nomme 4 nouveaux consuls en France

Un important mouvement de personnel diplomatique a été initié par le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, dont plusieurs en France.

Maroc : quand l’achat des voix s’invite dans les élections

Au Maroc, certains présidents de commune, candidats à leur succession à l’occasion de la session d’octobre, sont accusés d’avoir commencé à acheter les voix de certains élus pour garantir leur réélection.