Libération, rapporte que le Mouvement du 20 février est déçu et poursuivra ses manifestations "car le roi continue d’avoir son mot à dire sur tout".
La particularité de cette réforme, note Libération, c’est que pour la première fois la constitution fait une "distinction entre les pouvoirs religieux et civil du roi".
Le Parisien lui titre "La rue gronde contre le projet de réformes du roi" et revient sur les manifestations contre le projet de constitution qui ont secoué le Maroc dimanche en exigeant de sérieuses réformes politiques et l’avènement d’une véritable monarchie parlementaire au Maroc.
Le quotidien français explique que le Roi "conserve toutes ses prérogatives de Chef de l’état et de Commandeur des croyants, préside le conseil des ministres, le Conseil supérieur de sécurité et le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, et reste le chef de l’armée".
Washington Post s’est plutôt intéressé à l’article de la constitution qui reconnait le judaïsme comme appartenance religieuse et affirme que les juifs marocains font partie de la société marocaine. L’auteur de l’article va même plus loin : "j’oserai même dire que les juifs ne trouveront jamais une reconnaissance aussi positive dans un autre pays musulman". Toutefois, conclut le quotidien américain, le "diable réside toujours dans les détails".
Le site d’information de la BBC rapporte que les réformes proposées par le Roi ont été jugées insuffisantes par le Mouvement du 20 février, qui compte poursuivre les manifestations de protestations et ce même après le référendum.
John Lean, un analyste politique cité par BBC, explique que la date fixée pour le référendum est très proche, ce qui mène l’opposition marocaine à penser que les autorités veulent précipiter le vote afin de faire passer la constitution, sans permettre un véritable débat.
L’hebdomadaire Le Point livre dans son édition de jeudi que la réforme constitutionnelle annoncée par le Roi, est un pas de géant vers l’avant pour l’instauration d’une véritable monarchie parlementaire au Maroc.
Mais le véritable défi affirme le magazine français, est l’application de cette constitution, qui insiste sur l’égalité entre les hommes et les femmes, une égalité quasi inexistante dans le monde arabe.
Pour le magazine, qui aborde également l’élargissement des prérogatives du premier ministre, l’officialisation de la langue amazighe fait partie des grandes surprises de cette constitution.
Le quotidien britannique The Guardian écrit que le Roi s’est incliné face aux pressions et estime que la décision de Mohammed VI de réformer la constitution est une réponse au "Printemps arabe".
Le projet de constitution accorde de plus larges prérogatives aux politiciens et aux élus, estime encore The Guardian, qui salue au passage le caractère pacifiste des manifestations au Maroc.
The New York Times présente Mohammed VI comme un Roi à l’écoute de son peuple ne s’étant pas opposé aux revendications avec violence, mais avec une proposition de réforme constitutionnelle qui réduit ses propres pouvoirs.
L’auteur de l’article, Nicholas D. Kristof, revient également sur les déclarations de membres du Mouvement 20 février, qui affirment que le Maroc n’est pas un pays démocratique mais un état policier. Cet avis n’est pas partagé par l’auteur qui rappelle que les états policiers n’acceptent pas qu’on les qualifie ainsi ouvertement.
Enfin, Foreign Policy estime dans son article sur les réformes constitutionnelles au Maroc, qu’un seul discours ne suffit pas et que la solution pour le Maroc réside dans la définition du rôle de la monarchie, la lutte contre la corruption, l’indépendance de la justice et la liberté d’expression.