Fatima Aboulouafa
Pour avoir dénoncé, au cours de cet été, le racisme, les abus de pouvoir et les brimades au sein de la police, la Chef de la police de Leiden, Fatima Aboulouafa, a été renvoyée par la Direction de la Police nationale, mardi. Selon les responsables de l’unité de La Haye dont dépend Leiden, son attitude critique provoquait trop de tensions internes.
D’origine marocaine, Aboulouafa travaillait au sein de la police depuis 23 ans et dirigeait depuis un an une unité de 130 policiers à Leiden. Un membre de la Direction de la Police nationale des Pays-Bas a déclaré, par téléphone, mardi, que sa présence "avait provoqué des troubles parmi les chefs d’unité, les chefs de secteur et les chefs d’équipe". Elle serait en perpétuel conflit avec d’autres dirigeants.
Pendant ce temps, après une conversation avec Aboulouafa au sujet de son appel de détresse, le chef de la police, Erik Akerboom, a souligné l’importance de la diversité au sein de la police, qualifiant de "douloureux et inacceptable" le fait que "les dirigeants donnent parfois" des informations faisant état d’actes répréhensibles de la part d’agents de police, rapporte le site nrc.nl.
En réalité, les dénonciations de Fatima Aboulouafa constituent l’arbre qui cachait la forêt car plusieurs autres faits témoignent que l’unité de police de La Haye est régulièrement discréditée par des accusations de discrimination.
En effet, vendredi dernier, le tribunal a statué sur une affaire pénale contre trois officiers de police de La Haye qui ont libéré un chien policier sur une personne arrêtée. A en croire les rapports officiels déposés par les officiers, l’homme aurait résisté. Or, les images de la caméra ont montré tout le contraire, par la suite.
Dans sa lutte, Aboulouafa a reçu le soutien de la Direction de l’Unité de La Haye de Monique Mos, Chef des Opérations. Celle-ci a écrit sur l’intranet de la police que la discrimination et les brimades de la part de la police sont "un problème persistant et difficile à éradiquer", tout en appelant les dirigeants à "prendre les signalements au sérieux".