Au cours de l’année 2007, les investissements directs étrangers (IDE) au Maroc devraient s’élever à quelque 3 milliards de dollars, contre 500 millions de dollars par an au milieu des années 90. Et ce sont les pays du Golfe qui arrivent en tête du peloton des investisseurs intéressés par la destination Maroc. Certes, les deux tiers d’investissement étranger qui affluent sur le Royaume proviennent toujours des pays de l’Union européenne, mais cette situation ne devrait pas durer selon des observateurs internationaux. « Les investissements arabes sont à la hausse de façon continue. En 2008, je prévois que l’Europe et les pays du Golfe seront à égalité », déclare Hassan Bernoussi, directeur des investissements au ministère des Affaires économiques et générales, dans une déclaration au quotidien français Le Monde, en septembre dernier. Actuellement, ce sont les entreprises émiraties qui investissent dans les plus gros projets, généralement en partenariat avec la Caisse de dépôt et de gestion (CDG).
Les investisseurs du Golfe injectent leurs capitaux dans le secteur des infrastructures, l’immobilier et le tourisme. Et ce sont ces deux derniers domaines qui ont attiré 48 % du total des investissements directs étrangers (IDE) reçus au Maroc en 2006. À eux seuls, ces deux domaines ont enregistré une progression jamais atteinte avec des montants respectifs de 7,92 milliards de dirhams et de 3,98 milliards de dirhams alors qu’ils n’étaient en 2000 que de 186,5 millions de dirhams et de 574,6 millions de dirhams respectivement. Le premier pays arabe investisseur en 2006 demeure le Koweït avec 983,5 millions de dirhams d’investissement, soit 3,86% du total des IDE reçus en 2006.
Au Maroc, les IDE originaires des pays arabes se sont traduits par des investissements dans les secteurs de l’immobilier et du tourisme principalement, selon la direction des investissements. Aussi, les projets arabes d’investissement ont gagné en importance ces dernières années passant de 2,8 milliards de dirhams en 2001 à 17,3 milliards de dirhams en 2006 et à 20,15 milliards de dirhams en août 2007, selon toujours le bilan de la Commission des investissements. Durant l’année 2006, les pays arabes ont été à l’origine de 28% des investissements approuvés dans le cadre de la Commission des investissements. Le montant de l’investissement envisagé est ainsi 15 fois supérieur à celui enregistré en 2005.
La première rencontre des investisseurs arabe des pays du Golfe au Maroc baptisée « Gulf-Invest », les 20 et 21 novembre 2007, à Rabat, confirme l’intérêt continu de ces investisseurs pour le Royaume. Pour cette première édition, ce sont près de 100 entrepreneurs qui sont venus sonder le marché marocain et chercher des opportunités d’affaires dans un pays qui attire de plus en plus d’investissements. Il n’y avait pas de signatures de contacts ou autres mémorandums d’entente, mais cette manifestation a permis de rassembler, sur le même lieu, investisseurs arabes et marocains.
Un taux de croissance annuel de 6%
Lors de la présentation du programme du gouvernement, le Premier ministre a affiché son ambition de porter à 6 % le taux de croissance annuel contre 5 % enregistré au cours des cinq dernières années. Ainsi, le gouvernement entend créer plus de 250.000 opportunités d’emploi supplémentaires par an afin de ramener le taux de chômage au niveau national à 7% à l’horizon 2012. Le gouvernement veut également réduire les délais de règlement de la dette de l’Etat aux entreprises, de soutenir les microcrédits et d’encourager la création de petites entreprises à travers l’adaptation du programme « Mokawalati » avec l’environnement et les besoins du tissu économique marocain.
Aujourd’hui le Maroc - Atika Haimoud