Les usagers de la route réclament la sécurisation de l’autoroute menant au port de Tanger Med où de nombreux cas d’accident continuent d’être enregistrés.
Circuler à Casablanca relève de la 5e dimension. La situation est déplorable, mais cela ne semble pas déranger les services compétents.
Pour preuve, les commissions préfectorales de la circulation ne se réunissaient plus depuis plusieurs années. « Et quand elles daignent se retrouver, c’est pour parler de stationnement », ironise un responsable à la sûreté. Le comité régional a délaissé son rôle de coordination.
Les rapports et les doléances de la police sur les problèmes et les défaillances des déplacements restent sans écho auprès des instances concernées.
Ce sont là les conclusions d’une journée dédiée à la présentation d’une étude réalisée par le ministère du Transport et de l’Equipement, le 26 mars à Casablanca. Présentée par Karim Ghellab, ministre de tutelle, l’étude est relative « à l’identification des zones d’accumulation des accidents survenus dans la ville de Casablanca ». En clair, ce rapport de synthèse, qui porte sur la période 2000-2004, a pour objectif de faire « changer de conduite » pour améliorer la circulation.
Et pour cause, Casablanca bat le record national en termes d’accidents : 25% des collisions surviennent dans la capitale économique. Ainsi, 13.000 accidents en 2007 ont fait 224 morts et 16.000 blessés. Et la tendance est à la hausse. Aujourd’hui, le département de Ghellab veut renverser la vapeur en résolvant les points noirs. Casablanca cumule quelque 46 zones dangereuses, selon l’étude.
Les sections de voies en concentrent 22 et les carrefours 24. Pour les premières, les plus meurtrières sont l’intersection entre les avenues Mohammed VI et Dakhla, dans la préfecture de Ben M’Sick-Médiouna, suivent l’angle avenue 2 Mars/Driss Harti (Ben M’Sick-Médiouna), 2 Mars et rue 21 à Aïn Chock-Hay Hassani. Aucune préfecture n’est épargnée. Les carrefours sont aussi des lieux à haut risque d’accident. Place Oued Almakhazen, rond-point Province, autoroute, angle route des universités et avenue Abderrahmane Bouabid, angle Almassira et Fourate sont autant de zones à risque, c’est-à-dire « accidentogènes ».
Le diagnostic n’est pas reluisant. Dans tous les cas, on déplore une mauvaise signalisation et peu de visibilité la nuit, absence de passages piétonniers et désordre de stationnement.
Les piétons sont aussi à l’origine de nombreux drames. Ils traversent n’importe où et n’importe comment. Par manque de passages cloutés ou par manque de respect du code de la route.
Le comportement des véhicules de transport en commun est également pointé du doigt. En effet, les bus s’arrêtent n’importe où, roulent à une vitesse excessive et ne respectent pas la signalisation. L’étude ne s’est pas contentée du diagnostic. Elle a aussi proposé des solutions aux responsables de la ville (wali, gouverneurs et présidents des conseils).
Les aménagements à coûts modérés sont préconisés. Il s’agit notamment de séparer les aires de stationnement des zones de circulation. Il faut aussi jouer sur une régulation intelligente de la signalisation tricolore.
« Les sens giratoires réduisent les accidents, mais ne sont pas une solution miracle », ajoute aussi l’étude. Chose confirmée par les responsables de la sûreté qui s’accordent à dire que le rond-point sur la route d’El Jadida n’a pas lieu d’être « car il lie une route nationale avec plusieurs routes secondaire ». Et d’ajouter « une circulaire a institué les giratoires en 2002 et 6 ans après nous n’avons pas encore des dispositions juridiques applicables. Du coup, les polices ne sont pas dans le droit d’infliger les contraventions ».
Idem en cas d’absence de la signalisation qui rend confuse l’imputation de la responsabilité en cas d’accident. Toujours est-il, les intervenants pointent du doigt l’incompétence des fonctionnaires de la commune.
Source : L’Economiste - Ali Jafry
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