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Un récent festival organisé en Grande-Bretagne a mis à l’honneur le cinéma des femmes au Maghreb et au Moyen-Orient. Les cinéastes estiment dans leur ensemble que ce festival a été l’occasion de dissocier la culture de la région du terrorisme.
Le Maghreb a été bien représenté lors d’un récent festival du cinéma arabe en Grande-Bretagne. Dix-huit films ont été projetés à Londres et à Cambridge du 20 février au 2 mars, à l’occasion d’un festival placé sous le thème "Le Cinéma Féminin de Tanger à Téhéran". Selon les diverses réalisatrices présentes, ce festival a permis de donner une image plus précise des sociétés de la région, en pleine mutation.
Ce festival a été le premier de son genre à proposer des longs métrages, des documentaires et des courts-métrages réalisés depuis 2000 par des réalisatrices du Maghreb et du Moyen-Orient. Figuraient également au programme du cinéma classique, des films traitant des problèmes des femmes, des concerts et des discussions avec les réalisatrices.
Ce festival, qui a été pour les femmes arabes une plate-forme pour parler de leurs expériences et dévoiler les fruits de leur créativité, était organisé par Med-Screen, en partenariat avec Parlax Media et l’Institut français de Londres.
Med-Screen est l’un des douze projets financés par l’Union Européenne par le biais du Programme Audiovisuel Euromed. Son but est de faire connaître le cinéma des huit pays arabes du bassin méditerranéen et de donner à ces films de meilleures chances d’être très largement diffusés au niveau commercial.
Pour la réalisatrice algérienne Hiba Mohelbi, le cinéma donne la possibilité de corriger certaines idées fausses sur le monde arabe. "Ce genre d’occasions doit se multiplier, car elles permettent de donner une autre image de nos sociétés", explique-t-elle. "Les autres cultures nous voient malheureusement au travers du prisme du terrorisme ou de l’intégrisme, et ont une image totalement fausse de nos sociétés qui bougent."
"C’est encore plus compliqué lorsqu’il s’agit d’évoquer des questions relatives aux femmes", poursuit-elle. "Beaucoup de personnes ne connaissant pas nos sociétés nous perçoivent comme des êtres totalement soumis et ne pouvant s’exprimer." Toutefois, elle ajoute : "Lorsqu’ils regardent des films faits par des femmes du Maghreb et sur les femmes, ils peuvent changer de perception, réaliser enfin que ce qu’ils pensaient savoir ne sont en fait que des clichés."
Un point de vue partagé par Hania, une jeune actrice algérienne : "Dans notre région, le cinéma ne bénéficie pas d’assez de soutien de la part des pouvoirs publics. Pour monter un film, il faut souvent suer avant de trouver des financements et souffrir davantage pour assurer une bonne distribution ; alors lorsque des occasions comme celle-ci se présentent, il ne faut surtout pas les rater", explique-t-elle. "C’est vital pour notre culture et pour la perception qu’ont les autres de nous."
Ce festival présentait en avant-première le film marocain "Samira’s Garden", un drame écrit et dirigé par Latif Lahlou. Ce film, qui met à l’affiche l’actrice marocaine Sana Mouziane, a déjà remporté le prix du meilleur scénario du Festival des Films du Monde de Montréal, le prix de la critique de la Fédération Internationale du Cinéma, et le prix du meilleur rôle masculin lors du Festival National du Film de Tanger.
Parmi les films projetés se trouvaient également Caramel (Liban), Cut and Paste (Egypte), avec Hanane Tourk, I Am the One Who Brings Flowers to Her Grave (Syrie), Dunia (Egypte/France/Liban), et d’autres films écrits et réalisés par Mona Hatoum, Shirin Neshat et Zineb Sedira.
Des musiciens originaires de plusieurs pays présentaient également les nombreuses facettes de la musique du Maghreb. La chanteuse algérienne Souad Massi a clos ce festival de manière très "glamour" par un concert au cours duquel elle a ravi le public avec quelques-unes de ses plus belles chansons.
Source : Magharebia - Hayam El Hadi
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