Ceuta : une Marocaine accusée « injustement » de vol, réclame justice

29 mars 2022 - 19h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

Une Marocaine, employée domestique sans contrat à Ceuta, a été acquittée en 2019 après avoir été injustement accusée par son employeur de vol de bijoux d’une valeur de 60 000 euros. Elle réclame justice pour cette “fausse” accusation. Mais trois ans après, la Cour la déboute, estimant qu’il serait difficile de prouver son innocence.

Accusée d’avoir volé à son employeur des bijoux (broches, montres et pendentifs) évalués à près de 60 000 euros, la Marocaine a été arrêtée en 2018 par la police nationale, placée en détention puis acquittée en 2019, faute de preuves, fait savoir El Faro de Ceuta. Pendant un an, elle a été privée de liberté et traitée de voleuse, ne sachant quelle porte frapper pour obtenir justice.

Le parquet avait requis contre elle deux ans de prison et une amende équivalente à la valeur des objets volés. Mais le tribunal n’a pas accédé à cette demande, soulevant l’insuffisance de preuves (pas de témoins, pas d’empreintes) et une accusation fondée sur des « soupçons et suppositions » et truffée de « contradictions, d’absurdités et d’incohérences ».

À lire : Une femme apparaissant dans le reportage sur la prostitution à Marrakech réclame justice (vidéo)

De son côté, la jeune Marocaine a toujours clamé son innocence. Elle a soutenu tout au long du procès qu’elle ignorait l’existence d’un coffre-fort dans la maison et qu’elle a été accusée à tort, après avoir dénoncé son employeur qui a bénéficié de ses services sans lui signer un contrat de travail. Après son acquittement, elle a dénoncé son employeur pour avoir déposé une fausse plainte contre elle pour nuire à son image.

Trois ans après, le tribunal provincial tranche. Dans une ordonnance rendue en février 2022, le juge a rejeté cette plainte, estimant qu’on ne saurait prouver « la fausseté » de la plainte déposée par l’employeur contre la Marocaine. Pourtant, la Direction du travail et de la sécurité sociale a déjà sanctionné l’employeur pour défaut de contrat en mars 2020, lui demandant de verser une amende de 20 000 euros pour avoir employé la Marocaine sans contrat et sans l’avoir déclarée à la sécurité sociale.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Ceuta (Sebta) - Femme marocaine - Vol

Aller plus loin

Roanne : prison ferme requise pour avoir lynché l’agresseur de sa fille

Le père de famille qui a lynché l’agresseur présumé de sa fillette de six ans en compagnie de ses trois amis a exprimé des regrets devant le tribunal correctionnel de Roanne. Il...

Un Marocain innocenté après cinq ans de détention injustifiée en Espagne

L’affaire Farid Hilali, marocain incarcéré sans jugement pendant près de cinq ans en raison de soupçons de liens avec les attentats du 11-Septembre aux États-Unis, a pris fin...

Espagne : la famille d’un Marocain décédé de la rage réclame justice

Les proches d’un Marocain décédé 13 décembre 2019 de la rage ont déposé une réclamation de dommages-intérêts auprès d’Osakidetza (Pays basque espagnol), estimant qu’il aurait pu...

Une femme apparaissant dans le reportage sur la prostitution à Marrakech réclame justice (vidéo)

L’une des femmes apparaissant dans le reportage sur la prostitution à Marrakech diffusé le mois dernier sur une chaîne italienne réclame aujourd’hui justice car, dit-elle, elle...

Ces articles devraient vous intéresser :

Mohamed Ihattaren rattrapé par la justice

Selon un média néerlandais, Mohamed Ihattaren aurait des démêlés avec la justice. Le joueur d’origine marocaine serait poursuivi pour agression et tentative d’incitation à la menace.

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle du tribunal de Rabat.

ADN au Maroc : vers un fichage incontrôlé ?

L’utilisation à des fin illégales des empreintes et des échantillons d’ADN des Marocains, prélevés dans le cadre des enquêtes criminelles, préoccupe des parlementaires qui ont interpelé le gouvernement à ce sujet.

Affaire "Hamza Mon Bébé" : Dounia Batma présente de nouvelles preuves

La chanteuse marocaine Dounia Batma confie avoir présenté de nouveaux documents à la justice susceptibles de changer le verdict en sa faveur.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

« Épouse-moi sans dot » : un hashtag qui fait polémique au Maroc

Le hashtag « Épouse-moi sans dot » qui s’est rapidement répandu sur les réseaux sociaux ces derniers jours, a suscité une avalanche de réactions au Maroc. Alors que certains internautes adhèrent à l’idée, d’autres la réprouvent fortement.

Maroc : 30 députés éclaboussés par des affaires de corruption

Au total, 30 députés marocains sont poursuivis par la justice en leur qualité de président de commune pour leur implication présumée dans des affaires de corruption, de dilapidation de deniers publics, de chantage, et de falsification de documents...

Le Maroc confronté à la réalité des violences sexuelles

Les femmes marocaines continuent de subir en silence des violences sexuelles. Le sujet est presque tabou au Maroc, mais la parole se libère de plus en plus.

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».