Le vote de l’amendement et du complément de l’arrêté fiscal qui fixe les droits, taxes et redevances dus au budget de la Commune de Casablanca remis à plus tard. La situation économique critique du pays, marquée par une inflation galopante explique ce report. « Tripler le montant de la taxe sans se concerter avec les représentants du secteur, n’est pas une décision facile pour les professionnels. Certains doivent payer plus alors que d’autres, environ 80 % des restaurants et cafés de la ville, ne s’acquittent pas de leurs obligations fiscales », confie Noureddine El Harrak, président de l’Association nationale des propriétaires de cafés et des restaurants du Maroc.
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Calculée en fonction des zones (A, B, C), cette taxe qualifiée “d’injuste” par les professionnels du secteur varie actuellement entre 2 % et 10 % des recettes, hors TVA, réalisées par l’établissement. Le projet prévoit aussi de fixer la taxe sur les débits de boissons afin d’améliorer « les recettes de la commune tout en préservant les droits et protégeant les intérêts des contribuables », rapporte H24info.
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Pour Mohamed Abdel Fadl, secrétaire général de la Fédération marocaine des cafés et restaurants, ce n’est pas payer la taxe le problème, mais cela doit se faire dans les normes. « Nous ne sommes pas contre l’augmentation de la taxe. Mais celle-ci doit être justifiée et surtout discutée avec les parties concernées. Contrairement à l’impôt, la taxe est liée à une prestation de services spécifiques, rendus par le service public. Or, nous nous retrouvons à payer en plus des impôts et de la TVA, davantage de taxes contre lesquelles nous ne recevons aucune contrepartie », déplore-t-il.
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Mais les autorités locales persistent sur le fait que l’occupation de l’espace public donne systématiquement lieu au paiement d’une taxe communale trimestrielle. À la place d’une multitude de taxes et d’impôts, Noureddine El Harrak propose la mise en place d’un impôt unique qui englobe tout. « Au lieu de taxer les professionnels sur le chiffre d’affaires brut réalisé par les sociétés, il serait plus judicieux de le faire en fonction des bénéfices de chacune d’elles et que la totalité des sociétés opérant dans le secteur même de manière informelle, soient assujetties aux mêmes taxes », conclut Mohamed Abdel Fadl.