Les banques marocaines font face à une situation de dégradation de la qualité de leurs prêts, en dépit d’une plus grande sélectivité dans leur octroi, avertit l’agence de notation américaine Fitch Ratings.
Les systèmes et moyens de paiement au Maroc ont désormais leur rapport annuel. Bank Al-Maghrib vient de publier la première édition, au titre de l’année 2006. Une publication qui retrace, en premier lieu, l’évolution de l’activité des quatre systèmes de paiement marocains.
Rien n’arrête l’essor des transactions par carte bancaire. Preuve en est, le développement des indicateurs financiers du Centre monétique interbancaire (CMI). A fin 2006, le système gère plus de 3,5 millions de cartes en circulation, soit 23% de plus que l’année précédente. Le nombre de guichets automatiques est passé de 2.133 à 2.761 sur un an.
Les transactions monétiques sont dominées par le retrait d’espèce. Ces opérations ont bondi de 13% en volume pour atteindre 55,5 millions. En valeur, elles ont progressé de 23% à 46 milliards de DH. Le nombre de paiements par carte est certes passé de 3,7 à 4,6 millions sur un an pour une valeur de 2,6 milliards de DH (plus 600 millions de DH par rapport à 2005). Mais ces chiffres restent marginaux par rapport à celui des retraits d’espèce.
A noter que le nombre de retrait réalisé par des cartes émises à l’étranger a augmenté de 27% pour atteindre 4,6 millions en volume et 6,5 milliards de DH en valeur. Les transactions réalisées par des cartes marocaines à l’étranger se sont chiffrées à 75.666 opérations portant sur 175 millions de DH. Les montants compensés par le Système interbancaire marocain des télécompensations (SIMT), dédié à la dématérialisation des échanges de chèques entre agences bancaires, ressortent à 804,6 millions de DH à fin 2006, soit une progression de 25% par rapport à l’année précédente. Rappelons que ce système a été généralisé à l’ensemble du territoire national en juillet dernier. Outre les chèques, la dématérialisation s’étendra également aux transactions des lettres de change. La Banque centrale a émis, le 7 juillet 2006, une circulaire de codification et de normalisation de ces échanges.
Le Système des règlements bruts du Maroc (SRBM) qui assure les transferts en temps réel des gros virements bancaires a traité 33.543 ordres pour un montant global de 1,064 milliard de DH, entre septembre et décembre 2006. Les transactions interbancaires dominent la quasi-totalité de ce montant (1,049 milliard), réalisée dans 32.507 opérations. Les règlements/livraisons des transactions sur les valeurs mobilières, réalisés par le système de paiement de Maroclear gère à fin 2006 une capitalisation de 816 millions de DH, en hausse de 32% par rapport à la même période de l’année dernière. En revanche, la valeur des opérations de règlement/livraison a diminué de 9% à 17,8 milliards de DH.
Lettre de change : Un modèle normalisé
Cette année, la Banque centrale est engagée dans un plan d’action pour finaliser le processus de dématérialisation de la lettre de change. Elle prépare un modèle normalisé dédié exclusivement aux échanges électroniques de ce moyen de paiement. Par ailleurs, BAM met en place un réseau télécom dédié aux échanges de données dans le cadre du SIMT. Elle élabore également un plan de continuité d’activité pour gérer les crises liées à ce système et un système de pénalités pour contrer les éventuelles fraudes de ces membres (banques, sociétés de Bourse...).
Par ailleurs, plusieurs évolutions affecteront l’activité du CMI à compter de cette année. Primo, l’extension du réseau de commerçant qui accepte le paiement par cartes. Secundo, la généralisation de l’émission des cartes à puces (EMV) munies de codes confidentiels. Sans oublier le développement escompté du e-commerce.
L’Economiste - Nouaim Sqalli
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