Cannabis et cocaïne : un trafic depuis le Maroc jugé à Châteauroux

10 janvier 2025 - 21h00 - France - Ecrit par : S.A

Plusieurs individus accusés dans une affaire de trafic de drogues qui serait dirigé du Maroc ont été condamnés jusqu’à deux ans de prison en France.

Tout est parti de l’arrestation de trois individus et de la saisie de 2 kg de cocaïne, des 10 kg d’herbe et des 5 kg de résine de cannabis. Un quatrième individu a été arrêté à La Chapelle-Saint-Mesmin, dans le Loiret. Au tribunal, cet homme se présente comme une « nourrice », soit celui qui stocke la drogue depuis janvier 2024 pour un trafic qui serait dirigé du Maroc, rapporte La Nouvelle République. La drogue a été retrouvée dans la Mercedes Classe A, sur l’aire des Avionneurs lors d’un contrôle organisé par la gendarmerie et les différents services de l’État, le 28 novembre 2024. La marchandise vient de chez ce Castelroussin, installé à côté d’Orléans avec sa compagne. « J’ai été menacé, j’ai eu quelqu’un qui est venu chez moi », raconte-t-il à la barre, expliquant que son souhait était de quitter le trafic.

Le plus jeune des prévenus a 19 ans. Il est également de Châteauroux, et connaît la « nourrice ». Les deux individus ont déjà été victimes d’enlèvement, de séquestration et de violences en lien avec le trafic de drogue et sont des complices. À la barre, le prévenu (nourrice) affirme qu’il a convenu avec le jeune de 19 ans, d’organiser un faux vol pour que la drogue et l’argent qu’il stocke pour d’autres soient volés. Une version contredite par les déclarations du benjamin. « On devait aller chercher de l’argent, il y avait environ 3 000 € pour moi et j’ai proposé 1 000 € à l’aller et autant au retour à J. », raconte-t-il. Le troisième homme jugé, J., âgé de 34 ans, confirme « on allait chercher de l’argent ».

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À en croire ces deux prévenus, c’est sur place qu’ils auraient découvert la drogue et « pour faire vite », ont tout emmené. Quant à la femme jugée, en couple avec J., elle déclare tout ignorer. À l’en croire, elle avait conduit, parce qu’elle avait le permis. « Je ne pensais pas qu’on en arriverait à ça », explique-t-elle, assurant qu’elle n’a jamais su ce qu’elle transportait.

Aucun des prévenus n’a pu convaincre le tribunal. Tous les quatre prévenus ont été reconnus coupables. L’homme « nourrice » a écopé d’une peine de trente-six mois de prison dont douze assortis d’un sursis probatoire. Il lui est également interdit d’entrer en contact avec ses coprévenus, « une peine complémentaire prononcée pour chacun d’entre eux ». Le benjamin a lui été condamné à 24 mois de prison, dont douze assortis d’un sursis probatoire. La femme qui conduisait la voiture a elle écopé de 12 mois de prison avec sursis. Sa voiture, son téléphone et des échantillons ont été confisqués.

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Les sommes en liquide représentant un total de 25 430 € ont également été confisquées. J. qui était en liberté conditionnelle, s’est vu infliger une peine de deux ans de prison ferme, avec maintien en détention.

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