« La STIB a toujours été pionnière en matière de diversité. C’est parce que nous souhaitons poursuivre dans cette voie que le Comité de Gestion a décidé de ne pas aller en appel de l’ordonnance du tribunal du travail malgré ses imperfections », a déclaré le président du Comité de gestion de la STIB, Merlijn Erbuer.
Dans un communiqué de la direction, le comité de gestion a demandé à la STIB de se lancer dans un processus participatif de révision de sa politique de neutralité « pour garantir l’adhésion au sein de l’entreprise. À terme, l’objectif est de permettre le port de certains signes convictionnels dans l’entreprise, tout en veillant à ce que le service rendu au citoyen reste neutre et que la liberté d’opinion de toutes et tous soit garantie sur le lieu de travail », rapporte bx1.be.
L’affaire remonte à décembre 2015 et janvier 2016, lorsqu’une plaignante, de confession musulmane, portant le foulard et à la recherche d’un emploi, avait fait appel à des agences d’intérim et postulé à la STIB. Deux tentatives infructueuses puisqu’on lui a fait savoir que la STIB appliquait une politique de neutralité qui n’autorise aucun signe convictionnel et qu’elle devrait s’y conformer en retirant son foulard.
Étant déterminée à se faire embaucher, elle a cru que transformer son foulard en un léger turban pourrait lui faciliter la tâche. Mais une fois à l’entretien d’embauche, la question du retrait du foulard a été abordée : celui-ci est interdit, peu importe la façon dont il est porté.
Selon la Ligue des droits de l’homme, la STIB se défend d’avoir écarté cette candidature en raison du choix de porter le voile. Elle ne conteste dans le même temps aucunement pratiquer une politique de « neutralité exclusive » interdisant à tous les membres de son personnel le port de signes convictionnels, politiques, philosophiques ou religieux.
La STIB n’a pas pu justifier la discrimination indirecte basée sur le genre, devenue apparente, a jugé le tribunal. Jusqu’à présent, le gouvernement bruxellois, qui n’a rien prévu sur la question dans sa déclaration de politique générale, s’est bien gardé de se saisir du dossier malgré la polémique.