Comment Bordeaux règle le problème des mineurs marocains
La délinquance des mineurs non accompagnés (MNA) venus du Maroc ou d’Algérie demeure une préoccupation majeure pour Bordeaux. La ville tente de couper le mal à la racine.
Frédérique Porterie, procureur de la République affirme que le premier bilan du Groupement local de traitement de la délinquance (GLTD) mis en place le 15 septembre 2020 au quartier Saint-Michel à Bordeaux pour lutter contre la hausse des agressions par armes est « plutôt positif ». Mais la délinquance des mineurs marocains demeure.
Frédérique Porterie assure que le premier bilan d’étape fait le 6 janvier sur les trois premiers mois du GLTD est « positif » : 110 procédures d’interpellation, 73 personnes poursuivies, 35 condamnations après comparution immédiate, quatre personnes mises en en examen et trois en détention provisoire, une sous contrôle judiciaire, 25 peines d’emprisonnement, 10 interdictions de séjourner sur le territoire, et cinq dans le quartier Saint-Michel, et des peines allant jusqu’à un an de prison ferme et 5 ans d’interdiction de séjour sur le territoire français, rapporte France info.
Autres points positifs : fermeture pour six mois de deux établissements : un salon de thé et une boutique de revente de téléphones mobiles liés à des trafics de drogue, des vols et recel d’objets volés. La délinquance a baissé de 14 % sur la période en particulier les agressions avec arme, commente la procureure de la République, ajoutant que le sentiment d’insécurité s’est aussi apaisé dans le quartier, notamment du côté de la rue des Pontets et de la rue Gensan proches de la porte de Bourgogne et du quai des Salinières. « Je ne reçois quasiment plus de lettres de riverains inquiets », assure-t-elle.
Toutefois, le GLTD a un défaut. « Ce dispositif a déjà fait ses preuves notamment à Toulouse. Il est efficace, mais il a un défaut : c’est que la délinquance se déplace ailleurs », explique Philippe Roland, policier du syndicat Fo 33. Olivier Beau, du collectif Saint Mich’ fait remarquer qu’il n’y a plus le va-et-vient incessant des dealers jour et nuit dans la rue des Pontets mais a également constaté une recrudescence de dealers rue des Faures. « Je ne vais plus faire mes courses dans les épiceries de la rue, car certains individus sont défoncés et parfois menaçants », témoigne-t-il.
« Ils m’interpellent le soir quand je ferme l’officine. La pharmacie, c’est aussi l’endroit où certains viennent se procurer du subutex (un médicament délivré sur ordonnance pour traiter la dépendance à la drogue, NDLR) et où ils viennent se faire soigner leurs blessures après un règlement de compte entre bandes rivales », raconte le pharmacien de la place centrale. Il affirme que le problème est toujours là et que le trafic de drogue est toujours actif.
Sous l’influence des réseaux mafieux, les mineurs non accompagnés originaires du Maghreb notamment du Maroc commettent des actes de délinquance en échange d’une place en squat et de drogue. « Ce problème n’est pas encore réglé, il est national et politique », commente Frédérique Porterie, « et il n’est pas spécifique à Saint-Michel ».
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