Venu faire la promotion de son émission hebdomadaire Une heure avec…, Bernard Montiel, invité de Quelle époque samedi 29 mars 2025 sur France 2, évoque les moments marquants de son enfance. Enfant, il avait quitté contraint et forcé le Maroc où il est né pour Bordeaux. Un changement de vie que sa mère et lui ont très mal vécu. « C’était très violent parce qu’on a toujours connu le soleil, le plaisir, ce pays merveilleux qu’est le Maroc, […] ça me bouleversait profondément de voir ma mère pleurer tous les jours », raconte le comédien. Il leur était également difficile de s’acclimater : « Bordeaux est une très belle ville, mais il pleuvait beaucoup, on n’avait pas de relations, c’était l’époque avec des histoires d’OAS (NDLR : organisation terroriste clandestine française créée en 1961 pour la défense de la présence française en Algérie), de Français rapatriés… »
À lire : À Bordeaux, une policière maghrébine dénonce le racisme dans la police
À l’école, c’était pire. Bernard Montiel évite d’évoquer ses origines, afin de ne pas « avoir de problèmes à la récréation ». « Toute ma vie, on m’a traité de sale arabe, je disais à ma prof de Français ‘s’il vous plaît, ne dites pas que je suis né au Maroc’ ». Ces précautions n’auront pas servi à grand-chose. Le petit garçon se voyait obligé d’enlever ses chaussures et chaussettes en récréation pour prouver qu’un Pied-noir n’a pas les pieds sales.
Les premières histoires d’amour du comédien n’ont pas été des plus belles. Il raconte celle avec une certaine Michelle, fille du patron des douanes de Bordeaux, qui l’avait invité à son anniversaire. Il a été expédié par la mère bourgeoise de la jeune fille alors qu’il s’était mis sur son 31. « Je sais très bien qui vous êtes, vous n’êtes pas le bienvenu, fermez la porte », lui a-t-elle alors lancé. Ce rejet était-il lié à ses origines Pied-noir ou au niveau social de sa famille qui vivait en HLM. Le jeune Montiel n’en savait rien.
À lire : Face au racisme, la décision d’un père marocain en France
« J’ai été profondément blessé », a confié avec émotion l’animateur. Ce rejet l’a marqué au point qu’il a tellement pleuré sur son Solex au retour, et a déchiré tous ses vêtements. « Je suis rentré à la maison et je me suis caché jusqu’à la fin de la soirée pour faire croire à ma mère que j’avais passé une belle soirée ». Depuis, il a tout fait pour se faire accepter. « j’ai tout fait pour être accepté, des tonnes de gentillesse, de bienveillance, etc. », a-t-il complété.