Les banques toujours « macho »

8 mars 2007 - 00h00 - Maroc - Ecrit par : L.A

Le 8 mars approche ; les femmes s’activent donc pour présenter au grand public leurs projets et réalisations. C’est ainsi que des femmes membres de l’Association des femmes chefs d’entreprises du Maroc (Afem) se sont réunies le 2 mars à Casablanca dans le cadre d’une rencontre portant sur le « Woman Business Financing ».

Cet événement intervient à la suite du colloque du 14 mars 2006 qui traitait du thème « L’entreprenariat féminin face au financement : réalités et perspectives » et dont les résultats ont montré les difficultés pour les femmes d’accéder au crédit.

« Pas de discrimination, nous ne sommes pas une race en voie d’extinction », souligne Bouthayna Iraqui Houssaini, présidente de l’Afem. Et d’ajouter que « l’Afem, c’est d’abord une équipe », reprend la présidente. L’association, qui a déjà à son actif 6 ans d’existence, prépare un énorme projet en partenariat avec la coopération technique allemande (GTZ), l’Agence nationale des petites et moyennes entreprises (ANPME) ainsi que le cabinet de conseil Eole Finance.

Une étude a été lancée en décembre 2006 ; les questionnaires ont déjà été envoyés à 50 femmes chefs d’entreprises à la recherche d’un financement pour leur projet. L’on n’attend plus que les retardataires. Les résultats sont prévus pour mai 2007.

Ensuite, 5 projets seront sélectionnés. Leurs conceptrices bénéficieront de conseils et d’orientation jusqu’à obtention de leur financement. A cet effet, un partenariat est prévu avec 1 ou 2 banques. Ces dernières veilleront au développement d’un produit dédié aux femmes entrepreneurs.

À la fin de l’étude, l’Afem procèdera à l’édition d’un guide. Celui-ci fera office de feuille de route pour chaque femme désirant donner le jour à une entreprise. Ce document lui permettra donc de savoir comment présenter son projet, mais, surtout, l’argumenter comme il se doit devant le banquier, car cette étape est souvent cruciale pour les femmes. En effet, certaines loupent de près leur financement, faute de bonne argumentation de leur dossier.

Même si toutes ne partagent pas le même avis sur le sujet, de nombreuses femmes se plaignent de discrimination auprès des banques lors de la présentation de leur dossier de financement. Certaines présentes lors de cette réunion ont reproché aux banquiers de leur demander à chaque fois la profession de leur conjoint et si ces derniers allaient les cautionner.

Cette question confirme la nécessité de maîtriser les procédures d’accès au crédit et, surtout, de savoir défendre son dossier.

Questionnaire

Le questionnaire a été élaboré par le cabinet de conseil Eole Finance. Il comprend 26 questions. L’objectif visé par l’Association des femmes chefs d’entreprises du Maroc (Afem) est de cerner le profil des dirigeantes, notamment leur statut social, leur évolution, mais également leur entreprise et leur activité. Il s’agit aussi de connaître les types de financement sollicités dans le passé et les obstacles rencontrés. Le plus important étant d’identifier les futures demandes de financement et si un dossier est déjà préétabli. Les questionnaires collectés à ce jour indiquent que la majeure partie des femmes travaillent dans le secteur des services.

L’Economiste - Sara Badi

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Moudawana (Code de la famille) - Banques

Ces articles devraient vous intéresser :

Quand la rentrée scolaire pousse les Marocains à l’endettement

L’approche de la rentrée scolaire et la fin des vacances d’été riment souvent avec le recours aux prêts bancaires devant permettre aux parents marocains de subvenir aux besoins de leurs enfants. Et, les banques se livrent une concurrence très forte.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle du tribunal de Rabat.

La douane marocaine en alerte

Les services de contrôle central de l’administration générale des douanes et des impôts indirects en coordination avec les banques renforcent les opérations de surveillance aux points de passage frontaliers et des aéroports concernant les transactions...

L’économie marocaine a-t-elle vraiment profité de l’amnistie fiscale ?

Alors que l’amnistie fiscale visant à régulariser les avoirs liquides non déclarés a entraîné une injection de 60 milliards de dirhams dans le système bancaire marocain, les défis structurels liés à la liquidité bancaire persistent.

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

L’Europe menace les transferts des MRE vers le Maroc

Inquiets de l’impact de la directive européenne encadrant la présence des banques étrangères sur le sol de l’Union européenne (UE) sur les flux des transferts des MRE, Bank Al-Maghrib (BAM), plusieurs banques, le ministère des Affaires étrangères et de...

Hassan Iquioussen vs Gérald Darmanin : la justice se prononce aujourd’hui

Le tribunal administratif de Paris examine l’arrêté d’expulsion de Hassan Iquioussen, pris par le ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, en juillet 2022. Cette audience déterminante permettra de statuer sur la possibilité de l’imam de revenir en...

Maroc : des biens et des comptes bancaires de parlementaires saisis

Au Maroc, les parquets des tribunaux de première instance ont commencé à transmettre aux nouvelles chambres chargées des crimes de blanchiment d’argent les dossiers des présidents de commune et des parlementaires condamnés pour dilapidation et...

« Tu mourras dans la douleur » : des féministes marocaines menacées de mort

Au Maroc, plusieurs féministes, dont des journalistes et des artistes, font l’objet d’intimidations et de menaces de mort sur les réseaux sociaux, après avoir appelé à plus d’égalité entre l’homme et la femme dans le cadre de la réforme du Code de la...