Et comme il est presque impossible de faire connaissance avec un personnage devenu depuis une légende de la résistance marocaine, l’auteur a pensé réhabiliter cette figure de proue de notre histoire.
Ainsi s’est opérée la réconciliation tant attendue avec un passé souvent méconnu de notre histoire.
Désormais, il sera possible pour toutes les nouvelles générations de rencontrer un avocat qui a, au début, entamé une carrière de journaliste, mais qui n’avait pas hésité à emprunter un chemin assez périlleux : Défendre sa terre natale en faisant la guerre à l’occupant espagnol représenté par la soldatesque de Fernández Manuel général Sylvestre.
L’auteur revisite ainsi cette fameuse guerre du Rif, notamment les positions de "l’Émir Ben Abdelkrim" qui a donné l’exemple à bien de révolutionnaires après lui. Que ce soit Hô-Chi-Minh au Vietnam, Mao Zedong en Chine ou encore Ernesto Che Guevara à Cuba, en Amérique Latine, tous ont tiré profit des leçons aussi bien politiques que militaires prodiguées par Ben Abdelkrim. Il était l’étincelle et le précurseur de la guérilla. La légende avait déjà commencé bien avant la guerre d’Indochine et celle d’Algérie. Elle était née aux montagnes du Rif.
Nadrani nous fait revivre l’histoire singulière d’un homme particulier. Un brave homme qui allait abandonner sa carrière pour assurer le commandement des combattants résistant à l’armada espagnole. "D’Aït Youssef, une famille influente de la tribu Aït Ouriaghel, émerge l’homme connu sous le nom du fqih Moulay Mohand. L’homme, à qui sera bientôt donné le nom du Rif, a décidé de traverser le territoire, d’un village à l’autre et d’une colline à l’autre, de mettre un terme aux rivalités des tribus et de les unifier dans un mouvement de résistance. Et c’était l’épopée glorieuse d’Al-Khattabi, connu sous le nom d’Abdelkrim."
La bravoure des combattants rifains a été reconnue par tous les correspondants de guerre de l’époque. Les journalistes espagnols avaient souvent entrepris des comparaisons sur le plan numérique et mettaient en relief bien évidemment les difficultés des Espagnols. Toute une épopée donc se voit dessinée, au grand bonheur d’une génération qui doit renouer avec une histoire confisquée.
Libération - Nouri Zyad