Entre 500 et 600 avortements médicalisés et entre 150 et 250 avortements traditionnels (faits par des sages femmes, des herboristes etc.) sont pratiqués quotidiennement au Maroc, a affirmé mercredi le docteur Chafik Chraïbi, président de l’association marocaine de lute contre l’avortement.
Le professeur Chraïbi qui s’exprimait lors d’une conférence de presse mercredi à Rabat, a dénoncé les médecins ayant transformé leurs cabinets en véritables boucheries, en pratiquant de un à cinq avortements par jour, dont les victimes sont majoritairement des mineures, des étudiantes et des bonnes.
Un rapport non officiel parle même de près de 1000 avortements par jour, chiffres qui ne sont pas confirmés par le ministère de la Santé, puisque cette pratique se fait dans la clandestinité totale.
Le constat est appuyé par le docteur Mustapha El Mnasfi, qui appelle les autorités à ouvrir les yeux sur cette triste réalité, et estime qu’il est urgent de mettre en place un arsenal juridique régissant cette pratique.
La légalisation de l’avortement en cas de viol, inceste, ou malformation profonde du fœtus, devrait être très bientôt autorisée au Maroc d’après la ministre du Développement social et de la Famille, Nouzha Skalli. Cette réforme devrait permettre l’avortement dans des "cas extrêmes", brisant d’une certaine façon un tabou marocain.