Le Maroc est désormais le dixième marché mondial de Renault et le premier de toute la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) en termes de ventes, avec 44 497 véhicules vendus au cours des neuf premiers mois de l’année 2023.
Les distributeurs automobile sont dans l’euphorie. Jamais la conjoncture n’aura été aussi porteuse, concède le président de l’Association des importateurs des véhicules automobiles du Maroc (Aivam). La barre symbolique des 100.000 unités est à la portée et bien plus tôt que prévu.
L’impact de la Logan, produit à prix compétitif et sur lequel toute la branche fonde des espoirs, l’arrivée d’une offre « bon marché » assez large au rapport qualité/prix ultra compétitif et, surtout, la facilitation de l’accès au crédit a fait le reste. Le succès fulgurant des voitures qui sont dans la fourchette de prix de 140.000 à 150.000 dirhams prouve en effet que l’obstacle majeur de l’accès à la motorisation est le pouvoir d’achat. C’est sur ce segment que porte aujourd’hui le gros de la demande sur le marché.
Si le prix reste une variable décisive, il n’est pas le critère décisif de la décision d’achat. Tout dépend du segment sur lequel l’on se place car il n’y a pas un marché automobile mais des marchés automobiles. Sur des produits dits haut de gamme, ce sont d’autres facteurs qui sont prépondérants, dont le service après-vente. Pour une partie des clients, acheter une voiture est aussi une façon de marquer son appartenance à une classe sociale donnée. Pour ceux-là, le prix n’a que peu d’impact dans la décision. Le confort, le service après-vente, la disponibilité de la pièce de rechange sont aussi des éléments importants. Les chiffres le prouvent, jamais les concessionnaires n’avaient vendu autant de véhicules de luxe et les fameux 4x4.
Le rêve des opérateurs
Malgré cette conjoncture de rêve, les professionnels devraient quand même se méfier de ce qui apparaît comme une des fragilités de leur business. La part de la primo acquisition est encore faible par rapport à la demande de renouvellement. Ce sont souvent des ménages déjà motorisés qui achètent des voitures neuves. Le marché de l’occasion à l’intérieur comme à l’import reste florissant et toujours aussi compétitif. Les volumes de véhicules d’occasion à l’importation sont en forte croissance selon les données du premier trimestre.
L’accélération du démantèlement des droits de douane pourrait chambouler la donne. 2007 marque en effet un tournant dans le secteur avec le passage du palier de baisse des tarifs sur les véhicules importés à 15% pour les produits d’origine européenne. Dans cinq ans, (à partir du 1er mars 2012) l’importation des véhicules (UE) se fera à zéro droit de douane. Les opérateurs se plaisent déjà à rêver que les pouvoirs publics étendent le régime appliqué aux produits européens à toutes origines. Ce serait, justifient-ils, un moyen de donner un coup de fouet au renouvellement du parc automobile. Plus de la moitié des véhicules qui circulent au Maroc ont en moyenne plus de dix ans. L’âge avancé du parc est un facteur d’insécurité routière, l’est aussi l’état technique des véhicules. La réforme de la visite technique, promise depuis plus d’un an, est toujours en attente. Celle du permis de conduire est à peine entamée, en attendant que le nouveau code de la route soit adopté.
L’Economiste - A. S.
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