Industrie marocaine : l’automobile tire les exportations vers le haut
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Le Maroc continue de consolider sa position en tant que plus grand centre de production automobile d’Afrique. Mais pourra-t-il relever le pari de l’électrique compétitif face aux États-Unis, à la Chine et la France, en avance sur ce chantier ?
En l’espace de deux décennies, les incitations commerciales et les investissements dans les infrastructures comme la ligne ferroviaire de fret ont permis au Maroc de faire croître son industrie automobile autrefois presque inexistante à la plus grande d’Afrique. Le royaume compte aujourd’hui plus de 250 équipementiers automobiles, dont beaucoup sont des filiales d’entreprises étrangères, qui emploient quelque 220 000 personnes. Il fournit plus de voitures à l’Europe que la Chine, l’Inde ou le Japon, et a la capacité de produire 700 000 véhicules par an. « Il y a 15 ans, nous n’exportions pas une seule voiture. Aujourd’hui, c’est le premier secteur exportateur du pays », a déclaré Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce dans une interview à Associated Press. Selon ses explications, le Maroc s’est distingué des autres destinations d’externalisation en développant ses ports, ses zones de libre-échange et ses autoroutes. De plus, le gouvernement a offert des subventions allant jusqu’à 35 % aux constructeurs pour qu’ils installent des usines dans l’arrière-pays rural en dehors de Tanger, où Renault produit désormais des Clio ainsi que des Dacia Sandero, le véhicule de tourisme le plus populaire d’Europe, et prévoit bientôt de commencer à fabriquer des Dacia Jogger hybride.
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Aujourd’hui, le Maroc se prépare à l’ère des véhicules électriques s’inscrivant ainsi dans la même dynamique que l’Europe qui s’efforce d’éliminer progressivement les moteurs à combustion au cours de la prochaine décennie. Mais pourra-t-il relever le défi de l’électrique compétitif ? Les succès enregistrés par Renault au Maroc en font une destination attractive pour d’autres investisseurs, notamment dans les véhicules électriques, a déclaré Mohamed Bachiri, directeur des opérations du groupe français. Selon lui, l’industrie marocaine va probablement continuer à croître, car le « taux d’intégration » du Maroc – le pourcentage de pièces détachées que les constructeurs automobiles peuvent s’approvisionner au niveau national – a régulièrement augmenté pour atteindre plus de 65 %. Le pays dispose également d’un avantage concurrentiel en disposant d’employés de l’automobile expérimentés et qualifiés qui manquent à d’autres destinations d’externalisation, a ajouté Bachiri. Et de poursuivre : « Nous sommes prédisposés à fabriquer des voitures pour les clients de notre secteur. Et le jour où ils décideront qu’ils ont besoin de véhicules électriques, nous le ferons ».
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Alors que « les États-Unis et les pays européens encouragent leurs constructeurs automobiles à « localiser » la production de véhicules électriques, le Maroc s’enorgueillit depuis longtemps d’être un marché libre qui évite les droits de douane et les barrières commerciales », note la publication. En conséquence, le royaume se retrouve coincé alors que les pays en lice pour les avantages de la production de véhicules électriques adoptent des politiques pour protéger leurs industries automobiles nationales. Les gouvernements occidentaux qui poussent depuis longtemps les pays en développement à adopter le libre-échange adoptent désormais des politiques visant à stimuler leur propre production de véhicules électriques, fait savoir l’auteur de l’article. En 2023, la France et les États-Unis ont tous deux adopté des crédits d’impôt et des incitations pour les consommateurs qui achètent des véhicules électriques fabriqués respectivement en Europe ou en Amérique du Nord. Les incitations américaines peuvent s’étendre au Maroc, les deux pays partageant un accord de libre-échange. Pas de quoi rassurer Ryad Mezzour. Selon lui, ces incitations compliquent la chaîne d’approvisionnement mondiale et rendent parfois son travail plus compliqué. « Nous vivons dans une sorte de nouvelle ère de protectionnisme », a-t-il souligné. Et d’ajouter : « Nous vivons dans une instabilité en termes de règles commerciales, ce qui rend la tâche plus difficile pour des pays comme le Maroc qui ont investi massivement dans un commerce ouvert, libre et équitable. »
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