
Quelles voitures dominent le marché automobile marocain ?
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Le Maroc affiche de grandes ambitions économiques. Sa position géographique, proche de l’Europe, sa main-d’œuvre compétitive et ses alliances internationales, notamment avec les États-Unis et l’Espagne, plaident en sa faveur. Rabat s’inspire du modèle de croissance espagnol pour dynamiser son économie, en misant notamment sur l’industrie automobile.
Malgré des atouts indéniables, l’économie marocaine a connu des hauts et des bas ces dernières années. La croissance, tant du PIB global que par habitant, est restée modeste au regard de son potentiel. Des signes de ralentissement ont même été observés récemment. « La faible performance économique du Maroc cette année n’est probablement qu’un simple contretemps », tempère toutefois James Swanston, analyste chez Capital Economics, cité par El Economista. Stéphane Alby, économiste chez BNP Paribas, pointe du doigt une sécheresse qui a durement touché le secteur agricole. Hors agriculture, la croissance s’est maintenue à un rythme annuel de 3,3 % au premier semestre 2024.
L’horizon reste donc dégagé. « Grâce à une inflation faible et stable, une politique monétaire plus souple et un secteur manufacturier florissant, nous prévoyons que l’économie marocaine croîtra d’environ 5 % en 2025 et 2026, plus rapidement que ce que prévoient d’autres analystes », affirme James Swanston. Et d’ajouter : « À plus long terme, il est probable que la convergence des revenus avec les États-Unis soit l’une des plus rapides du monde émergent. »
Le Maroc, avec un revenu par habitant d’environ 4 200 dollars, est encore loin des 30 000 dollars de l’Espagne, selon le FMI. Mais Rabat entend bien rattraper son retard en s’inspirant du décollage économique de l’Espagne entre 1950 et 1974, période marquée par une croissance annuelle moyenne de 6,3 % et l’implantation de grands constructeurs automobiles étrangers.
Renault, déjà présent au Maroc depuis les années 1930, a accéléré son développement au XXIe siècle. Ses usines de Casablanca et Tanger ont produit plus de quatre millions de véhicules depuis leur ouverture en 2005 et 2012. Citroën ambitionne de son côté de produire 100 000 véhicules par an d’ici 2027. La production automobile marocaine a bondi de 15 % l’an dernier, dépassant les 500 000 unités. Le pays produit désormais davantage de voitures que la Hongrie et la Roumanie, et talonne la Pologne, selon Capital Economics.
« Le Maroc a récemment connu des changements profonds avec le développement du secteur automobile. Les exportations de ce secteur ont plus que triplé en une décennie, améliorant considérablement la capacité de l’économie à résister aux chocs externes », souligne Stéphane Alby de BNP Paribas.
Le Maroc mise donc sur l’industrie automobile pour accélérer sa croissance et se rapprocher des standards de vie européens. Reste à savoir si cette stratégie sera suffisante pour relever les défis qui l’attendent.
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