L’investissement privé est en chute libre au Maroc. C’est du moins ce que révèle la banque mondiale dans son nouveau rapport de suivi de l’économie marocaine.
Une étude comparative sur l’attractivité des investissements à l’échelon international vient d’être rendue publique par KPMG SA. L’enquête, effectuée par le cabinet d’audit et de conseil, aborde les choix concurrentiels amorcés par différents Etats avant de passer en revue les zones géographiques concernées par une implantation massive des IDE.
L’objectif étant d’établir un classement entre différents pays selon les tendances de compétitivité à long terme. Il en ressort que les coûts d’implantation les moins élevés placent les Etats-Unis en pôle position, talonnés de près par le Canada, l’Australie et la France. En effet, depuis 2006, les Etats-Unis enregistrent la meilleure performance en termes de faiblesse des coûts d’implantation pour les investisseurs, grâce notamment à la baisse du dollar.
La France, l’Allemagne et l’Italie, quant à eux, ont reculé sensiblement à cause du renchérissement de l’euro. La tendance internationale est à la baisse des taux d’imposition, notamment en Europe grâce à la compétition fiscale qui y règne. Les taux de prélèvements obligatoires les plus faibles relevés par l’étude, sont de 8% au Canada, 9% au Japon et 10% aux Etats-Unis.
L’enquête chiffre ainsi le coût total le plus faible de la main d’œuvre à 75.411 dollars en moyenne par employé aux Etats-Unis, contre 84.826 dollars en France et 107.518 dollars en Allemagne qui arrive en neuvième position. « De tous les coûts examinés, celui de la main-d’œuvre est le plus important », souligne l’enquête. Si, d’après l’étude de KPMG, les Etats-Unis et la France se distinguent en tant que sites d’implantation privilégiés pour les investissements liés à la recherche-développement, un pays émergent comme le Maroc n’est attractif que pour les investissements relatifs aux activités demandeuses en main-d’œuvre.
Les résultats de l’enquête KPMG effectuée auprès de patrons de PME, ont placé le Maroc en 4e position en termes d’attractivité dans le bassin méditerranéen. Le Maroc, réunissant 9% des suffrages, arrive après la France, l’Espagne et l’Italie, et devant l’Algérie et la Tunisie.
Méthodologie
L’enquête a utilisé comme méthode l’analyse de coûts d’implantations d’investissement en se basant sur les données économiques et financières de 136 villes différentes dans 9 pays du G7 et de l’Alena. Un échantillon de 2.000 entreprises opérant dans 17 secteurs d’activité différents, sert de canevas de base. L’étude prend en compte aussi les facteurs non liés aux coûts directs d’implantation (salaires, éducation, logement, infrastructures…). D’autres facteurs sont également mis en avant dans l’analyse ; il s’agit du contexte commercial (disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée, accès aux marchés, transport, services publics et télécommunications) et de la qualité de la vie (taux de criminalité, santé, climat et loisirs).
Source : L’Economiste - M. M.
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