« À travers le voile, il y a une revendication politique, radicale »
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L’Assemblée nationale a rejeté mardi 29 juin un amendement des élus du Modem visant à interdire aux assesseurs le port de signes ostensibles, notamment le voile islamique dans les bureaux de vote.
Alors que l’Assemblée nationale étudiait le projet de loi relatif au respect des principes de la République, les élus Modem ont déposé un amendement visant à interdire le port de signes religieux ostentatoires au sein des bureaux de vote, rapporte Le Parisien. « Les maires et élus municipaux sont les premiers responsables du bon déroulement des opérations de vote. Comme représentant de l’État, ils doivent notamment veiller à la neutralité politique mais aussi religieuse des membres du bureau de vote », défendent-ils.
Cette proposition a soulevé de vives polémiques. « On est à côté de la plaque, fulmine de colère députée du Gard, Annie Chapelier (ex-LREM). […] On sort d’une élection où il y a eu 25 % de participation et où des bureaux de vote ont cherché désespérément des assesseurs et on est en train de théoriser sur le fait qu’on va interdire aux personnes qui sont engagées dans la citoyenneté de ne pas pouvoir être assesseures. » Selon elle, on cible la femme qui porte un voile et pas le reste.
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« Ne trouvez pas de prétextes à ce que vous voulez incriminer et que vous pointez du doigt et qui est la femme voilée que vous ne voulez pas accepter. La citoyenneté est ouverte à tous et être assesseur doit pouvoir être ouvert à tous », a lancé Annie Chapelier aux députés qui lui ont répondu que l’amendement vise tous les signes religieux, y compris la kippa. Lamia El Aaraje, elle, s’est adressée au député LR Julien Aubert : « Oser dire que la France aujourd’hui n’est pas un pays multiculturel… Je ne sais pas dans quel pays vous vivez, mais vous ne vivez pas dans le même pays que moi ». « J’espère que vous avez honte de ce que vous avez dit. Personnellement, vous me donnez envie de vomir », a ajouté la députée socialiste de Paris.
Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la citoyenneté, a tenté de calmer les esprits. Elle a appelé à « ne pas alimenter une spirale de stigmatisation et de haine ». La responsable interroge les députés : « Jordan Bardella a-t-il eu le sentiment d’être menacé ? », ou a-t-il « préféré lancer une polémique sur les réseaux sociaux ? ». Le candidat du Rassemblement national (RN) aux élections régionales en Île-de-France avait voté dans un bureau où une assesseure voilée était présente.
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« Vous refusez de vous attaquer aux vrais problèmes », a lancé le député LR Éric Ciotti, provoquant l’agacement de Marlène Schiappa. « Quand je vous entends monsieur Ciotti, faire un parallèle entre cette dame qui s’est levée tôt pour aller être assesseure bénévolement et un acte terroriste et la comparer à des assassins, je suis scandalisée pour cette dame. Moi je voudrais rendre hommage à cette dame et on devrait avoir plus de bénévoles qui se lèvent quel que soit ce qu’ils ont ou pas sur la tête pour venir tenir les bureaux de vote. Peut-être qu’avec plus de dames comme elle et moins de gens comme vous, la démocratie s’en porterait mieux. »
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