Des Marocains d’Europe pour une alternative au Conseil des MRE

19 février 2008 - 15h04 - Economie - Ecrit par : L.A

Bien que ses initiateurs affirment que la déclaration de Paris (Déclaration sur l’immigration) n’est pas une réaction au Conseil supérieur de la communauté marocaine à l’étranger, ou plus précisément à la façon dont il a été créé, l’observateur ne peut que faire la liaison avec tout un processus ayant entraîné une certaine division au sein des acteurs politiques et associatifs marocains à l’étranger. En tout cas, les premiers fruits de ce processus ne se sont pas beaucoup attendues pour se manifester.

Si l’appel du Forum Action Citoyenne et Solidaire lancé récemment était un tocsin, celui rendu public le 10 février courant depuis Paris semble aller vers préconiser la création d’une structure alternative. En effet, un grand nombre d’acteurs associatifs, politiques, sociaux se sont donné rendez-vous à Paris, pour débattre de la situation des questions afférentes à l’immigration.

Les initiateurs appartiennent à trois pays en l’occurrence la France, la Belgique et les Pays Bas, d’autres appartenant à l’Espagne, la Finlande, le Danemark et l’Italie ont soutenu l’initiative. L’appel de Paris comme l’ont baptisé ses concepteurs a indiqué que cette « Session d’Abdelkerim Al Khattabi » s’est arrêté sur les péripéties de la création du Conseil supérieur de la communauté marocaine à l’étranger ainsi que ses ramifications.

Les présents ne sont pas allés par mille chemins pour annoncer « leur désapprobation vis-à-vis de l’actuel conseil, tout en dénonçant la méthode qui a prévalu à sa constitution ». Pour eux, le processus de constitution de cette instance a été marqué par une politique de récupération des cadres associatifs sans tenir compte de l’avis ni de la position de leurs structures. « L’échec du processus d’Al Monadara et du Conseil (NDLR : CSCME) a tiré l’immigration marocaine vingt ans en arrière », a déclaré à Libé Said El Amrani, membre du secrétariat d’Al Monadara et acteur associatif en Belgique. Et d’ajouter que « se sont donc ces déboires qui nous ont poussés à chercher d’autres moyens de lutte en faveur des droits des migrants en général et des Marocains en particuliers, bien que notre initiative n’est aucunement une réaction par rapport au conseil supérieur de l’immigration ».

Les participants à cette rencontre qui ont également passé en revue la situation qui prévaut dans leur pays d’origine, ont « exprimé leurs vives inquiétudes devant les atteintes graves des libertés publiques et demandé la libération de tous les prisonniers d’opinion et la levée de toutes les entraves à la liberté de la presse ». Ils n’ont pas omis d’afficher leur affinité avec luttes des forces démocratiques au Maroc pour l’instauration d’un Etat de droit, caractérisé par une réelle séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, la reconnaissance de la langue amazighe comme langue nationale officielle et la mise en place d’une véritable régionalisation, ainsi que le respect des libertés individuelles et collectives dont celle de la croyance. Les présents ont également prévu l’organisation d’une deuxième rencontre européenne, plus large dans les trois prochains mois en Hollande.

Source : Libération - Nouri Zyad

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Vote MRE - Transferts des MRE - Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) - Driss El Yazami - MRE

Ces articles devraient vous intéresser :

MRE : Peut-on importer une voiture de location au Maroc ? 

La douane marocaine vient de publier une nouvelle version de son guide dédié aux Marocains résidant à l’étranger. Une section dédiée à l’importation par les MRE des voitures de location. Qu’en est-il ?

Jet-skis, bateaux de plaisance... que dit la douane marocaine ?

La douane marocaine a mis en place un régime d’admission temporaire pour les moyens de transport maritimes privés, en particulier les bateaux de plaisance, appartenant à des personnes résidant à l’étranger.

Maroc : les duty free font leur révolution

Du changement en vue pour les magasins de vente sous douane, communément appelés « Duty free shops ». L’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) et l’Office des changes ont fixé de nouvelles règles relatives à leur gestion et fonctionnement.

Maroc : des changements majeurs pour les MRE en matière de droit de la famille

Le Maroc a décidé d’alléger considérablement les procédures administratives en matière du Droit de la famille, notamment le mariage, le divorce et l’état civil en faveur des Marocains résidant à l’étranger (MRE).

MRE : voici ce qui est interdit d’importer au Maroc

Chaque année, des millions de MRE rentrent au Maroc, notamment durant les vacances d’été. Par tradition, ils apportent des cadeaux pour la famille. Mais attention : la douane veille sur certains produits interdits ou d’autres qui nécessitent une...

Marocains du monde : est-il interdit d’introduire des médicaments au Maroc ?

Les services de la Douane marocaine interdisent l’introduction au Maroc de médicaments, sauf pour les besoins personnels. A cet effet, certaines dispositions doivent scrupuleusement être respectées.

Les Marocains de France battent des records de transfert

Les Marocains du monde ont transféré au Maroc près de 115,15 milliards de dirhams (MMDH) à fin décembre 2023, soit une hausse de 4 % par rapport à la même période de 2022 (110,72 MMDH), révèle l’Office des changes.

MRE retraités : voici les conditions de dédouanement des véhicules

L’allégement fiscal pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) âgé de 60 ans et plus, ayant résidé plus de 10 ans hors du Maroc est toujours d’actualité. Ils bénéficient d’un abattement de 90 % lors du dédouanement d’un véhicule de tourisme, à...

Impôts : des procédures simplifiées pour les MRE

La simplification des procédures administratives pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) a permis à ces derniers de se mettre à jour vis-à-vis de l’administration fiscale, a déclaré Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances.

Au Maroc, les MRE investissent dans l’immobilier

70 % des investissements de la communauté marocaine résidant à l’étranger sont consacrés au secteur immobilier, selon Fatima Ezzahra El Mansouri, la ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de...