Si l’appel du Forum Action Citoyenne et Solidaire lancé récemment était un tocsin, celui rendu public le 10 février courant depuis Paris semble aller vers préconiser la création d’une structure alternative. En effet, un grand nombre d’acteurs associatifs, politiques, sociaux se sont donné rendez-vous à Paris, pour débattre de la situation des questions afférentes à l’immigration.
Les initiateurs appartiennent à trois pays en l’occurrence la France, la Belgique et les Pays Bas, d’autres appartenant à l’Espagne, la Finlande, le Danemark et l’Italie ont soutenu l’initiative. L’appel de Paris comme l’ont baptisé ses concepteurs a indiqué que cette « Session d’Abdelkerim Al Khattabi » s’est arrêté sur les péripéties de la création du Conseil supérieur de la communauté marocaine à l’étranger ainsi que ses ramifications.
Les présents ne sont pas allés par mille chemins pour annoncer « leur désapprobation vis-à-vis de l’actuel conseil, tout en dénonçant la méthode qui a prévalu à sa constitution ». Pour eux, le processus de constitution de cette instance a été marqué par une politique de récupération des cadres associatifs sans tenir compte de l’avis ni de la position de leurs structures. « L’échec du processus d’Al Monadara et du Conseil (NDLR : CSCME) a tiré l’immigration marocaine vingt ans en arrière », a déclaré à Libé Said El Amrani, membre du secrétariat d’Al Monadara et acteur associatif en Belgique. Et d’ajouter que « se sont donc ces déboires qui nous ont poussés à chercher d’autres moyens de lutte en faveur des droits des migrants en général et des Marocains en particuliers, bien que notre initiative n’est aucunement une réaction par rapport au conseil supérieur de l’immigration ».
Les participants à cette rencontre qui ont également passé en revue la situation qui prévaut dans leur pays d’origine, ont « exprimé leurs vives inquiétudes devant les atteintes graves des libertés publiques et demandé la libération de tous les prisonniers d’opinion et la levée de toutes les entraves à la liberté de la presse ». Ils n’ont pas omis d’afficher leur affinité avec luttes des forces démocratiques au Maroc pour l’instauration d’un Etat de droit, caractérisé par une réelle séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, la reconnaissance de la langue amazighe comme langue nationale officielle et la mise en place d’une véritable régionalisation, ainsi que le respect des libertés individuelles et collectives dont celle de la croyance. Les présents ont également prévu l’organisation d’une deuxième rencontre européenne, plus large dans les trois prochains mois en Hollande.
Source : Libération - Nouri Zyad