Depuis quelques années en Belgique, l’abattage rituel des moutons tel que pratiqué par les musulmans fait l’objet de débats houleux. Cette situation décrit un communiqué du Bureau de l’Exécutif des Musulmans de Belgique, a conduit à l’interdiction par les autorités de tout abattage sans étourdissement dans les abattoirs temporaires et agréés en région flamande en région wallonne en 2019.
Uniquement accepté en région de Bruxelles-Capitale, l’abattage rituel sans étourdissement, se voit ainsi remis en question par l’évolution des lois du pays. S’il est possible de procéder au sacrifice sans étourdissement en région de Bruxelles-Capitale, les particuliers sont obligés de recourir au service des professionnels (bouchers) qui sont les seuls à bénéficier des services de l’abattoir agréé situé à Anderlecht.
Dès lors, estimant que la décision de ne plus autoriser l’abattage sans étourdissement était une violation de la liberté de culte, l’Exécutif des Musulmans de Belgique, qui a toujours exercé et défendu cette pratique a, avec le Conseil de coordination des institutions islamiques de Belgique (CIB), entrepris des actions en justice à l’encontre de ces nouveaux décrets dans les régions wallonne et flamande.
Ces organisations de défense des acquis de la communauté musulmane ont fini par obtenir gain de cause devant le Tribunal de première instance de Bruxelles, mais ont buté contre le Ministre flamand en charge du Bien-être animal qui lui, se réfère plutôt à un règlement européen. Dans ce combat juridique, la Cour constitutionnelle faisant savoir finalement sa position, estime que « l’interdiction de l’abattage rituel peut être contraire au règlement européen qui stipule que les animaux ne doivent pas être étourdis au préalable s’il s’agit d’un abattage rituel ayant lieu dans un abattoir agréé », rappelle le communiqué de l’Exécutif.
Fait inquiétant pour la communauté musulmane, une communication de l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire (AFSCA) circule depuis le début de ce mois de juillet, rappelant aux populations que toute immolation du mouton doit se faire par un étourdissement préalable, dans le respect des décrets flamand et wallon relatifs au Code du Bien-être des animaux. Face à cela, le CIB tente de multiplier les démarches auprès des autorités compétentes, pour, affirment ses responsables, « permettre à la communauté musulmane de vivre sa religion dans les meilleures conditions, dans le respect de la loi et des convictions ».