Condamné à perpétuité en France, Salah Abdeslam n’a pas fait appel
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Aïcha El Wafi est la mère de Zacarias Moussaoui, condamné à perpétuité en 2006 pour son implication dans la préparation des attentats du 11 septembre 2001. La mère meurtrie ne veut pas abandonner son fils dans le couloir de la mort.
Mariée de force à 12 ans au Maroc, Aïcha a vécu l’enfer avec son mari qui lui faisait subir des violences conjugales, ne subvenait pas aux besoins de la famille et la mettait régulièrement enceinte. Une vie de cauchemar et un quotidien de misère qui prend fin en 1971 quand elle avait 19 ans et Zacarias Moussaoui, son benjamin, 3 ans. La mère de quatre enfants est sauvée de cette vie chaotique après que son mari a tenté de la jeter du 12ᵉ étage de leur HLM, à Mulhouse, et ouvert le crâne d’une de ses filles.
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Recrutée par France Télécom, Aïcha a été mutée en 1979 à Narbonne. La mère de famille y vit toujours avec ses enfants. À l’époque, Zacarias était un « garçon gentil… Mes enfants étaient sérieux et intelligents », confie-t-elle au Midi Libre. Le jeune homme avait de bons résultats scolaires et une petite amie. Mais il subit deux « rejets ». On l’oriente vers une filière professionnelle malgré ses bons résultats et le père de sa petite amie ne veut pas de lui. C’est ainsi qu’après son BTS, Zacarias décide de poursuivre ses études en Angleterre où « il a fini avec un doctorat ».
Puis, il « prend des cours de pilotage » aux États-Unis, ajoute Aïcha qui précise qu’à cette époque, elle avait perdu contact avec son fils qui « n’est pas un bavard » et ne savait pas qu’il avait fait allégeance à Al Qaïda. « Quelque temps avant le 11 septembre, des agents de la DST sont venus me demander si j’avais des nouvelles de lui. Je leur ai dit que non ». « Deux jours après le 11 septembre, une de mes filles m’appelle et me dit : “il y a Zacarias à la télé, ils disent que c’est un terroriste ! Quand j’ai vu la photo de mon fils, j’avais du mal à le reconnaître. Je me répétais, “ce n’est pas possible” », raconte-t-elle.
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Zacarias a été arrêté le 10 septembre par le FBI. Il est accusé d’avoir pris une part active à la préparation des attentats qui ont fait près de 3 000 morts. Aïcha s’envole pour les États-Unis quelques semaines plus tard pour tenter de voir son fils. Sans succès. Lors de son procès auquel elle a pu assister, Zacarias révoque ses avocats, plaide coupable et « se condamne tout seul ». « Si je sortais maintenant, je prendrai un avion et j’irai faire péter la Maison blanche », avait-il déclaré. « Mon fils a participé à quoi ? Il était enfermé le 11 septembre. On l’a condamné pour des mots, pas pour des actes », assure-t-elle.
La mère de famille est désespérée. Elle n’est plus retournée voir son fils depuis 2006. « On avait des conversations banales. On était écoutés. On ne pouvait rien se dire ». Aïcha veut revoir Zacarias, mais n’en a plus les moyens. Elle est prête à vendre sa maison pour recruter un avocat qui lui permettrait de rendre visite à son fils. « Il me manque… Ça fait 22 ans que je ne dors plus. Cette histoire a détruit ma famille ».
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