Le parti Rassemblement national des Indépendants (RNI) présidé par Aziz Akhannouch, chef du gouvernement marocain, affiche son opposition au mariage homosexuel.
Il invite la Gay Pride et organise des débats dans une mosquée : le maire d’origine marocaine de Slotervaart, dans la banlieue d’Amsterdam, a décidé de "confronter" ses administrés, en majorité d’origine immigrée, à l’homosexualité.
"Il faut aller à la confrontation en disant ++les homosexuels sont des gens normaux, comme nous tous, et nous exigeons qu’ils soient respectés++", explique à l’AFP le travailliste Ahmed Marcouch, 41 ans, maire depuis 2006.
Un plan d’action pour la période 2009-2011 vient d’être adopté par son conseil municipal. Il prévoit notamment l’intervention d’associations homosexuelles dans les écoles, l’ouverture d’un espace culturel gay et la sensibilisation des mères de familles immigrées.
Plus de 55% des 45.000 habitants de Slotervaart sont d’origine étrangère et 22,4% sont des jeunes de moins de 17 ans. Ces deux groupes sont, selon la mairie, "peu tolérants" envers les homosexuels qui représentent 7,5% de la population d’Amsterdam.
"Pour des raisons culturelles ou religieuses, certains rejettent les homosexuels qu’ils comparent à des animaux, ils ne les considèrent pas comme des êtres humains : il peut s’agir de chrétiens orthodoxes, de musulmans ou d’immigrés", constate M. Marcouch, ancien porte-parole des mosquées d’Amsterdam.
Il a demandé à la police municipale d’être très vigilante en matière d’agressions homophobes et a participé à des dizaines de débats, notamment dans l’une des deux mosquées de Slotervaart.
"Je dis toujours : ++ta liberté d’être musulman orthodoxe est la même que celle qu’a l’homosexuel d’être homosexuel++" martèle Ahmed Marcouch : "la liberté est inscrite dans la Constitution" des Pays-Bas, premier pays au monde à avoir légalisé le mariage homosexuel en 2002.
Slotervaart devrait accueiller en août une partie de la programmation de la Gay Pride d’Amsterdam, cantonnée jusqu’ici aux canaux du centre historique.
Dans un parc de loisirs de la commune, les endroits fréquentés par les homosexuels sont désormais signalés par des panneaux, comme les aires de baignade.
"Certains habitants sont furieux et ont interpellé M. Marcouch avec véhémence", raconte Dennis Boutkan, de l’association de défense des intérêts des homosexuels COC, qui salue sa "manière de faire énergique".
L’imam Mohamed Adardour de la mosquée el-Oumma, pour qui les homosexuels sont "impurs", accuse le maire de "construire sa carrière politique" aux dépens des musulmans.
"Le résultat, répond Ahmed Marcouch, c’est qu’avant ces gens n’utilisaient le mot ++homo++ que comme une insulte, je les ai au moins amenés à en discuter". La paroisse catholique, ajoute-t-il, l’a elle informé qu’elle ne pouvait collaborer avec lui, l’homosexualité étant selon elle "contraire aux lois de la nature".
Séduit par le discours du maire, Atef Salib, qui possède un bar arabe et gay dans le centre d’Amsterdam, cherche un local à Slotervaart pour y ouvrir bar "avec de la musique, de la danse, des soirées à thème". "Ce serait un grand pas en avant", estime-t-il.
"Si un bar homo ouvre ici, on y mettrait rapidement le feu", prédit Said, un adolescent d’Overtoomse Veld, un quartier de Slotervaart habité à près de 90% par des immigrés.
Source : Alix Rijckaert è RTL info - AFP
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