Un jeune homme de 23 ans, médiateur culturel d’origine marocaine résidant à la Corogne, dans le nord-ouest de l’Espagne, a porté plainte, affirmant avoir été victime d’une agression racistede la part de deux videurs.
La hiérarchie de la gendarmerie a annoncé mardi avoir suspendu les deux gendarmes, un homme et une femme âgés de 22 ans, en garde à vue depuis lundi à Lille avec quatre autres personnes dans le cadre de l’enquête sur l’agression raciste d’une famille marocaine en 2005.
"C’est une affaire grave. Ceux qui, dans nos rangs, ont des comportements scandaleux doivent être éliminés. Nous devons nous montrer extrêmement fermes, indépendamment des poursuites judiciaires", a déclaré lors d’un point presse le général Marc Watin-Augouard, commandant de la gendarmerie pour le Nord-Pas-de-Calais.
Suspendus depuis leur interpellation lundi, les deux gendarmes, des adjoints volontaires sous contrat d’un an renouvelé depuis 2004, "verront leur contrat résilié", a précisé l’officier général.
Le jeune homme servait dans une brigade de gendarmerie des transports aériens, affecté à la garde et à la surveillance de l’aéroport de Lille-Lesquin. Sa collègue était employée au Centre régional d’information et de coordination routières de Villeneuve-d’Ascq.
"Ils ne sont pas considérés comme des professionnels, ce sont des emplois jeunes, mais ils ont l’ardente obligation de respecter les règles de déontologie" comme tous les gendarmes, a ajouté M. Watin-Augouard.
Selon le général, "ils n’avaient jamais eu de problèmes avant" et "rien ne nous permettait d’imaginer ce type de comportement".
Ils ont été interpellés lundi matin avec quatre autres personnes, dans le cadre d’une enquête sur l’agression violente, à caractère raciste, d’une famille d’origine marocaine, dans la nuit du 10 au 11 décembre 2005 à Faches-Thumesnil (Nord), près de Lille. Les six interpellés étaient toujours en garde à vue mardi matin.
Aux domiciles de certains d’entre eux, notamment chez le jeune gendarme -"l’un des incitateurs" de l’agression selon le général-, les policiers ont retrouvé des insignes et un drapeau nazis, des documents relatifs aux idéologies extrémistes de droite ainsi que des photos où ils effectuent le salut hitlérien.
Sept personnes avaient été agressées, dont une dame âgée de 68 ans. Elles avaient été frappées, leur voiture cassée, le tout agrémenté d’insultes et de gestes à caractère raciste. Certains des interpellés ont eux-mêmes qualifié l’agression de "ratonnade", selon le procureur de la République de Lille, Philippe Lemaire.
Dans une déclaration à l’AFP, le vice-président de SOS Racisme, Patrick Klugman, a annoncé son intention de se porter partie civile "car ce genre d’actes commis par les forces de l’ordre, ceux-là mêmes qui sont censés protéger la population, représentent un stade de gravité tout à fait particulier".
"Ces phénomènes inquiétants et croissants semblent indiquer qu’il y a un problème de recrutement dans la gendarmerie", a-t-il estimé.
AFP
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