Le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska Gómez, a ordonné l’ouverture d’une enquête suite à l’agression de plusieurs mineurs marocains par les agents de la Guardia civil à Las Palmas. Sa réaction fait suite à la convocation de l’ambassadeur espagnol accrédité à Rabat.
Après une alerte des éducateurs du centre d’accueil des mineurs isolés à Las Palmas, demandant une intervention policière suite à un accrochage dans la cour, les policiers ont donné l’assaut. Mais, la force de l’intervention était disproportionnée, comme le prouve la vidéo montrant une partie des faits et ayant fait le tour des réseaux sociaux. Ainsi, « le quartier général supérieur de la police des îles Canaries a reçu un appel de Madrid pour annoncer l’ouverture immédiate d’une information sur les actions des agents », a indiqué Ok Diario, soulignant que le ministère espagnol de l’Intérieur a aussi activé « son mécanisme disciplinaire contre les agents apparaissant dans la vidéo ».
La vidéo a bouleversé les Marocains qui ont pu constater la violence avec laquelle le policier s’est déchainé sur le mineur. Le jour suivant l’événement, une association marocaine a exhorté les autorités espagnoles à mener une enquête et leur rappelant leurs devoirs en matière de protection internationale des mineurs. Le bureau exécutif de la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’Homme (LMCDH), a aussi dénoncé la semaine écoulée les agressions et appelé le ministère des Affaires étrangères à « envoyer une demande d’explication à son homologue espagnol, sur ces pratiques auxquelles sont exposés les mineurs marocains en Espagne ».
Suite aux voix d’indignation qui s’élevaient de part et d’autre, la diplomatie marocaine a convoqué l’ambassadeur de l’Espagne au Maroc, Ricardo Díez-Hochleitner. L’UNICEF a également appelé Madrid à amplifier les actions de prévention et de lutte contre le racisme et la xénophobie. Toutefois, personne ne sait encore ce qu’il en est du jeune vu au sol dans la vidéo qui rappelle tant, celle de la mort d’Ilias Tahiri, lors d’une intervention policière en juillet 2019.