La Cour de Tanger a donné carte blanche pour lancer une commission rogatoire en France dans le cadre de l’affaire Jacques Bouthier, a annoncé l’avocate des parties civiles Aïcha Guellaa, présidente de l’Association marocaine des droits des victimes (AMDV). La justice marocaine va ainsi saisir la justice française. Il est question de poursuivre l’enquête et de faire témoigner l’ex-PDG Assu 2000, accusé de traite d’êtres humains, viols et agressions sexuelles sur mineures. En France, l’homme d’affaires avait été incarcéré pour « viols sur mineure », avant d’être libéré sous caution pour raisons médicales. Il venait de passer dix mois en prison.
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Au Maroc, Jacques Bouthier n’est pas encore poursuivi. Mais huit de ses collaborateurs – des Français et des Marocains – le sont. Ils sont accusés de traite d’êtres humains et de harcèlement sexuel. Placés en détention, certains d’entre eux comparaîtront devant la Cour d’appel de Tanger dans le cadre de la reprise de leur procès le 25 juillet. L’ancien directeur général de la filiale tangéroise d’Assu 2000, une personne de nationalité franco-tunisienne, est, lui, visé par une note recherche après avoir fui en France, a précisé l’avocate.
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En juin 2022, six Marocaines – anciennes employées du groupe – avaient déposé plainte à Tanger. Lors d’une conférence de presse tenue dans la même ville, elles avaient confié avoir été victimes de harcèlement sexuel systématique, de menaces et d’intimidations et d’avoir travaillé dans des conditions difficiles.