Alors que la chambre criminelle de Tanger a décidé de juger les huit personnes impliquées au Maroc dans l’affaire Jacques Bouthier, l’ex-PDG du groupe Assu 2000 arrêté et mis en examen à Paris pour « traite des êtres humains » et « viols sur mineures », a obtenu la liberté conditionnelle contre le paiement d’une caution fixée à 500 000 euros.
Âgé de 76 ans, Jacques Bouthier avait été mis en examen et incarcéré en mai 2022 à Paris. Il est aussi poursuivi pour association de malfaiteurs en vue de commettre un crime d’enlèvement et séquestration en bande organisée. Un juge d’instruction avait ordonné l’année dernière sa liberté conditionnelle, mais le parquet de Paris avait fait appel. C’est finalement lundi que la cour d’appel de Paris a confirmé la liberté sous contrôle judiciaire.
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Selon des sources bien informées, la décision de la cour d’appel a tenu compte également d’une expertise médicale demandée récemment par la défense et qui conclu à « une dégradation générale de l’état de santé de Bouthier et l’a jugé incompatible avec son maintien en détention ». Cette affaire qui a des connexions au Maroc a éclaté il y a un an, lorsqu’une jeune femme de 22 ans a porté plainte contre le septuagénaire l’accusant de séquestration et de viols répétés. Elle a étayé ses propos avec une vidéo qu’elle est parvenue à filmer en secret.
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La plainte de la jeune femme va délier des langues au Maroc. Des ex-employées de nationalité marocaine ont également porté plainte dénonçant des faits similaires qui se seraient produits entre 2018 et avril 2022 dans des filiales marocaines du géant du courtage en France. Elles ont fait cas de « harcèlement sexuel systématique, de menaces et d’intimidations au sein d’Assu 2000 à Tanger, et ce dans un climat de précarité sociale ». Au moins huit personnes sont mises en examen dans ce dossier.