Une Marocaine victime d’esclavage moderne en France
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Une Marocaine est décédée lundi dans l’accident du bus qui transportait des saisonnières de Huelva vers la ferme où elles travaillaient. 39 autres ont été blessées, dont deux grièvement. Un accident qui relance le débat sur la précarité de ces femmes qui viennent chaque année participer à la récolte de fruits rouges dans la ville espagnole.
La victime, 35 ans et mère de trois enfants, participait pour la première fois à une campagne de fraises à Huelva. Dans le cadre du programme Gecco du ministère espagnol des Migrations, 15 000 saisonnières marocaines dont 5 000 nouvelles, sont attendues cette année en Espagne pour cette campagne. Les saisonnières sont déclarées à la sécurité sociale espagnole durant leur contrat, ce qui implique que Surexport, l’entreprise pour laquelle travaillait la victime, prendra entièrement en charge le rapatriement de son corps au Maroc, fait savoir El Plural. L’entreprise assure qu’elle maintiendra le salaire et l’hébergement des blessés et supportera leurs frais de santé.
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Cet accident de travail dont ont été victimes des saisonnières le 1ᵉʳ mai, jour de la fête du travail, relance le débat sur leurs conditions difficiles et précaires de travail à Huelva. L’association multiculturelle de Mazagón à Huelva dénonce depuis des années des violations des droits de ces saisonnières, en matière de rémunération, d’hébergement ou encore de jours et d’heures travaillées. « L’Ordre Gecco est nécessaire, mais sur le terrain, nous constatons des abus importants de la part des entreprises », explique Pepa Suárez, responsable de cette association. « Les droits fondamentaux des travailleurs saisonniers ont été violés à plusieurs reprises », dénonce aussi Mila Garayald de l’APDHA.
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Ces saisonnières marocaines, issues de zones rurales et âgées de 20 à 45 ans, sont pour la plupart des femmes mariées ayant à leur charge des mineurs. Elles sont également analphabètes et ne parlent que la darija. Selon les données 2016 de l’association de Mazagón, seulement un tiers des travailleurs saisonniers avaient un emploi rémunéré au Maroc et gagnaient un salaire moyen de 107 euros/mois. Un montant multiplié par dix lorsqu’elles participent aux campagnes de fraises. Mais ces femmes vivent dans des bidonvilles et n’ont pas droit à un logement décent, critique Garayald qui déplore l’absence de logement public pour ces milliers de saisonnières qui arrivent chaque année dans la ville.
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